Koyaanisqatsi
8
Koyaanisqatsi

Documentaire de Godfrey Reggio (1983)

On reste littéralement cloué!
Comme le générique de fin nous l'indique, Koyaanisqatsi, en langage Hopi, veut dire vie aliénée, tumultueuse, déséquilibrée, une existence exigeant un autre mode de vie. C'est cette trame que l'on suit de la première à la dernière image du film. Ce n'est pas un documentaire mais bien un film. Un film contemplatif ou l'on se regarde, ou l'on regarde les fondements et le devenir tout en se disant que ce n'est pas notre monde, notre univers.Les premiers plans sur la nature transcendent et explorent cette nature. Le voyage est beau et l'on glisse d'un coup sur la nouvelle fonction donné à cette ancienne nature. La vie semble robotisé, les paysage mutilés. Au fur et à mesure de l'avancée la terre est comparé à des circuit électriques, et la ressemblance est frappante. Le génie ici, c'est que l'on nous montre notre monde matériel, dévasté et que l'on trouve ça beau et fou. Le film glisse ensuite sur une frénésie suivant les rythmes diaboliques de Philip Glass pour finir par s'échouer sur des visages humains. L'homme redevient alors singe, prisonnier des machines qu'il à inventé. Il fait peine à voir. Comme le film, le soleil et la lune représentés ici, il y a un levé et un couché, un début et une fin. L'homme finit alors par avoir l'aspect d'un fantôme, puis d'une teinte blanche en constant mouvement, rappelant les éclats d'une bombe nucléaire explosant au milieu de l'oeuvre. Le film se termine sur une fusée explosant en vole et redescendant en feu sur la terre ferme. Cette chute est symbolique et lente. L'homme a atteint son apogée et s'est brulé les ailes. Philip Glass suit le tout, apporte une dimension démoniaque et transcendante à l'oeuvre.
Ce film est un monument, rarement égalé par sa maitrise, sa portée, sa puissance et son ingéniosité.

Créée

le 14 janv. 2013

Critique lue 866 fois

6 j'aime

2 commentaires

Charlouille .

Écrit par

Critique lue 866 fois

6
2

D'autres avis sur Koyaanisqatsi

Koyaanisqatsi
Gand-Alf
8

Vers quel avenir ?

Synonyme d'aliénation dans la langue Hopi, "Koyaanisqatsi" aura nécessité pas moins de sept ans de tournage à travers le monde et quatre années supplémentaires de montage. Autant dire un véritable...

le 22 janv. 2013

76 j'aime

3

Koyaanisqatsi
JimBo_Lebowski
10

Time-lapse métaphysique

J'avais une certaine crainte avant de voir ce documentaire, les quelques extraits que j'avais pu voir me laisser imaginer quelque chose d'assez ennuyeux mais bizarrement ça m'a intrigué et j'ai...

le 3 sept. 2014

70 j'aime

3

Koyaanisqatsi
Moorhuhn
10

La prophétie

Coup d'oeil aujourd'hui sur le film Koyaanisqatsi réalisé en 1982 par Godfrey Reggio. Point de fiction ici, il s'agit d'un film documentaire expérimental sans voix-off ni interventions, bref un film...

le 1 mars 2013

56 j'aime

9

Du même critique

Quelques jours de la vie d'Oblomov
Charlouille
9

Critique de Quelques jours de la vie d'Oblomov par Charlouille .

« Jamais dans ma vie n’a brûlé aucun feu, salutaire ou destructeur. Elle n’a jamais ressemblé à une matinée que le soleil levant colore petit à petit, puis embrase, et qui enfin devient jour, comme...

le 27 avr. 2016

6 j'aime

Mort un dimanche de pluie
Charlouille
7

Critique de Mort un dimanche de pluie par Charlouille .

En France, beaucoup de styles marquants ont déferlé, innové, conquit le monde. Le genre qui va suivre n’a lui, pas conquit le monde, ni même les français. Un tableau froid, un combat de classe, mais...

le 9 déc. 2015

6 j'aime

1

Koyaanisqatsi
Charlouille
10

Critique de Koyaanisqatsi par Charlouille .

On reste littéralement cloué! Comme le générique de fin nous l'indique, Koyaanisqatsi, en langage Hopi, veut dire vie aliénée, tumultueuse, déséquilibrée, une existence exigeant un autre mode de vie...

le 14 janv. 2013

6 j'aime

2