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Un nouvel échec dans une année 2023 bien compliquée pour DC

Blue Beetle est la nouvelle et dernière proposition du DCU avant que James Gunn fraîchement arrivé à la tête de l’univers super-héroïque ne vienne donner un bon coup à la fourmilière. Car si la franchise à l’origine voulu par son prédécesseur Zack Snyder était alléchant sur le papier, ce fut une toute autre affaire à l'écran depuis son départ suite aux problèmes rencontrés en coulisses sur le fameux cas épineux Justice League. Inutile de s'attarder mais il faut bien avouer que suite à cette épisode, les studios ont donné le sentiment de perdre le fil de la cohérence en enchaînant des films plus insipides voire même incohérents les uns que les autres. On pense entre autres au dernier Shazam, Black Adam avec The Rock ou encore récemment The Flash avec Ezra Miller. Des ratages autant financiers que critiques surtout pour le dernier film qui a connu une destinée houleuse pour finalement sortir sur les écrans avec un résultat tout simplement désastreux au point que certains le considèrent comme le pire film DC depuis Green Lantern en 2011. On se dit alors que le DCU est bel et bien enterré, et pourtant les studios ont décidé de nous offrir un dernier round avec ce Blue Beetle. Un projet qu'on a bien du mal à comprendre tant la popularité du personnage est proche du zéro, on est clairement loin d'un Batman ou Superman. Alors certes cela peut donner un côté rafraîchissant mais comment avoir le moindre espoir avec un univers tombé à l'eau ? D'autant plus que James Gunn a décidé de tout reprendre en rebootant la franchise. Cependant, la réalité est toute autre. Certes, le réalisateur et producteur semble motivé à tout changer mais pas tant que cela finalement. Il se laisse entendre que celui-ci serait partant pour garder certains acteurs déjà présents et de laisser sa chance à certains films. Une décision étonnante qui permet ainsi au spectateur de s’accrocher à ce Blue Beetle et de son jeune héros dont l’histoire ressemble fortement à celle de Spiderman. En plus de cette facilité évidente, on se demande bien ce que peut apporter ce film, on peut même se questionner sur son rôle pour l'avenir de DC Comics ainsi que de la stratégie des studios dans ce gloubi-boulga. Malgré toute la bonne volonté de ce film, celui-ci ressemble donc au dernier clou du cercueil DC. Le mieux est de le considérer comme un film indépendant de tout autre épisode afin de mieux l'apprécier.


On comprend rapidement qu’il s’agit d’une technologie militaire pour laquelle une société high tech recherche depuis plusieurs années afin de mener jusqu’à son terme un programme d’armement. En parallèle, on découvre un jeune homme qui retrouve ses proches après une année à l’université. Plein d’espoir, il apprend malheureusement que sa famille connait des soucis d’argent et se voit dans l’obligation de vendre la maison familiale. Il devra alors stopper ses études et enchainer les petits boulots afin de trouver les finances. Ces première lignes confirment que l’histoire est relativement simple, on n’est pas là pour se prendre la tête. On peut apprécier que le film ne se prenne pas la tête dans des discours trop pompeux mais ça sent fortement le déjà-vu avec une histoire réchauffée. On soulignera un générique d’ouverture très pop entre sa musique électronique pétaradante et un visuel très coloré qui donne le ton sur le style du film. Le film prend place dans la ville fictive de Palmera City au Mexique. On fait la connaissance du jeune héros incarné par Xolo Maridueña que l’on connait pour la série géniale Cobrai Kai, suite remake de la trilogie Karate Kid. Si l’acteur se montre attachant et dégage une énergie indéniable dans ce rôle, il faut dire que sa prestation est globalement clichée. Et que dire de sa famille, insupportable, chaque membre étant régulièrement en plein surjeu. Ce n’est pas du côté du traitement des personnage qu’il faudra trouver une once de réussite. La réalisation du méconnu Angel Manuel Soto se veut dynamique et cool mais ne parvient jamais à atteindre ses objectifs hormis quelques bonnes idées. Il y a bien une bonne humeur dans l’ensemble mais la légèreté du film exaspère et enlève toute tension dans son intrigue même dans les moments plus sombres. Pour le coup, on se rapprocherait presque d’un Shazam 2. Le scénario déjà peu épais, souffre d’un schéma grandement prévisible. Le jeune protagoniste qui galère et va connaitre un grand chamboulement dans sa vie en étant confronté au scarabée abordé dans l’introduction, une technologie qui va prendre possession de son corps pour le transformer en arme high tech ultra développé. Il devra alors découvrir ses nouveaux pouvoirs afin de devenir le super-héros attendu. On a déjà vu ça ailleurs et en plus ce n’est pas forcément bien raconté. Cependant, la société menée par une Susan Sarandon qui joue les antagonistes caricaturaux va lancer son armée afin de récupérer le scarabée et donc finaliser son programme. Si le film se montre trop classique et sans surprise, il pêche également par son manque d’ambition sans grande envergure avec une histoire gentillette à hauteur de la famille du héros, il n’est pas question ici de sauver le monde, en tout cas pas directement, il est donc difficile de trouver un poil d’intérêt. De plus, le film respire le déjà-vu, il y a déjà des similitudes avec la destinée d’un Spider-Man, mais le film est un condensé de super-héros, d’Iron-Man à Miss Marvel en passant par Black Panther. Bref, cela témoigne de la fainéantise des studios qui se contentent du minimum. En plus d’une écriture faiblarde, le film propose des idées gênantes à la limite de l’absurde.


Blue Beetle est sans surprise un nouvel échec pour DC, espérons que celui-ci soit le dernier depuis la reprise de l’univers par James Gunn. Ce film représente finalement que les studios ont complètement lâché l’affaire, on se demande bien pourquoi ils ont décidé de sortir ce film dans l’indifférence générale avec une promotion absente. Bourré de défauts, il est difficile d’accrocher à l’ensemble, le film se montre au final trop long et enchaines les séquences toutes aussi imprévisibles que sans saveur. Pourtant, visuellement, c’est plus que correct, il est dommage que le récit soit sans génie et gâche l’ensemble par des décisions qui tombent régulièrement dans la facilité.


tdurden44
4
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le 1 sept. 2023

Critique lue 12 fois

tdurden44

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