Film d'horreur à la française, Le Calendrier vient compléter une année bien chargée dans le cinéma de genre du côté de l'Hexagone après Méandre, La Nuée ou encore The Deep House. Des films certes mineurs mais qui ont eu le mérite de confirmer le retour du cinéma français dans un genre un peu délaissé ces dernières années. Période de Noël oblige, la sortie du film en ce mois de décembre n’est pas si anodine puisqu’il est question de calendrier de l’Avent. L’héroïne, paraplégique suite à un accident de la route, vit de plus en plus isolée au quotidien entre son domicile et son travail monotone. Restent finalement ses sorties à la piscine qui lui permettent de s’échapper de sa routine. On apprend également qu’elle est très attachée à son père, atteint par la maladie d’Alzheimer et ne la reconnait plus. Ce n’est pas sa belle-mère, hautement détestable, qui lui permettra de maintenir une relation avec lui. Finalement, il ne lui reste plus que son amie, rentrée d’Allemagne, pour la sortir de sa solitude. C'est lors d'une soirée qu'elle lui offre ce fameux calendrier, trouvé sur un marché, on n’en saura malheureusement pas plus sur ses origines si ce ne sont des messages étranges inscrits la mettant en garde entre autres de ne pas se séparer du calendrier. La jeune femme joue le jeu dans un premier temps, cependant elle découvre vite des évènements sanglants dans son entourage. Elle fait vite le lien avec ce cadeau mystérieux et découvre la pouvoir malsain de l’objet. Cela va l’amener progressivement dans une descente cauchemardesque qui va la pousser à prendre des décisions extrêmes. Le projet est intéressant sur le papier mais le concept est vraiment très mal exploité. Autant le dire tout de suite, Le Calendrier est un naufrage à tous les niveaux. A commencer par le jeu affligeant de ses acteurs. Si l’actrice principale s’en sort encore pas trop mal, que dire du reste du casting à côté de ses pompes et ne semble jamais concerné. Il faut dire que les dialogues sonnent souvent creux et sont à la limite du ridicule. Rien ne va dans les premières minutes et malgré une curiosité afin de connaitre le dénouement, on s’accroche comme on peut tant l’ennui est omniprésent durant ce long-métrage. L’histoire tourne en rond et ne sait pas quelle voie prendre si ce n’est celle du ratage. Le film use de procédés grossiers qui prête plus à soupirer qu’à sursauter. Et que dire de l’évolution de son personnage principale. D’abord présentée comme victime, elle prend finalement plus d’assurance. Si sur le papier, cela pouvait donner quelque chose d’intéressant, le film se plante là aussi, l’héroïne devient finalement plus méprisable. Dans ce cas, bien difficile d’adhérer étant donné qu'elle ne présente pas la moindre once d’empathie. En témoigne, son comportement lunaire dans certaines situations dans lesquelles elle est traitée comme une personne malsaine. On comprend bien ce que veut faire le film sur l'évolution de son héroïne mais c’est toujours mal fait. L’actrice fait ce qu’elle peut mais rien n’y fait, on a fini d'y croire et souhaite très vite que le cauchemar prenne fin. On ne peut fermer les yeux également sur des incohérences flagrantes qui viennent enterrer le scénario de ce film. Certains personnages secondaires disparaissent et reviennent de façon aléatoire juste pour faire avancer l’intrigue et nous servir des scènes venues assurer le minimum pour un film d’horreur. L’antagoniste au visuel plutôt effrayant, aurait également mérité un meilleur sort tant il est insipide avec une écriture tellement bâclée. Le dernier tiers, dans sa volonté de mettre mal à l’aise son spectateur, réussit son pari mais pas de la manière escomptée. On est plus affligé par l’amateurisme du film et c’est bien dommage. Car encore une fois, il y avait une intrigue prometteuse qui ne sera jamais valorisée et qui manque clairement d’épaisseur. Le film se contente finalement juste d’utiliser des effets déjà vus dans le registre et prend même un coup de vieux tant c’est mal fait, il ferait presque penser à ces films d’horreur français ratés dans les années 2000 comme Brocéliande ou encore Belphégor, le fantôme du Louvre. A l’image de ces derniers, il s’inscrit plus du côté des déceptions.

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le 4 déc. 2021

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