Scream
Masterpiece ! J'attendais de voir De Palma atteindre la maturité qui poignait à travers Phantom of the Paradise, et que je n'avais pas vu dans Carrie. Et là, c'est éblouissant ! Blow Out...
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le 1 sept. 2014
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Masterpiece ! J'attendais de voir De Palma atteindre la maturité qui poignait à travers Phantom of the Paradise, et que je n'avais pas vu dans Carrie. Et là, c'est éblouissant !
Blow Out (l'Eclatement on pourrait traduire), c'est l'oeuvre méta-cinématographique. A travers le personnage de Jack Terry, preneur de son, un film noir couplé à un film d'espionnage se déroule, telle une bobine de film qu'on rembobinerait pour se la repasser en studio. Jack prend accidentellement le son d'un accident et devient lui-même enquêteur d'un complot contre un candidat à la présidentielle. Alors qu'on essaie de le faire taire, il va utiliser le cinéma et ses instruments pour recréer cette scène du crime que "on" cherche à étouffer et à dissimuler. Et le son est ô combien important dans ce film. Jack est sensible à tous les sons, et c'est un réel bonheur de le voir en action, dans la scène juste avant l'accident, et dans sa réécoute de cette scène peu après. L'ingénieur son de Brian de Palma devait être tout aussi bon que Jack !
De plus, les clins d'oeil au cinéma sont partout dans le film : entre une théorie du complot qui fait croire aux personnages qu'ils sont dans un film d'espionnage, les scènes qui entremêlent les genres (la scène de poursuite à la fin - que je vois comme un petit hic dans le film cependant, étant donné qu'elle n'est pas vraiment nécessaire - qui fait office de film d'action, le meurtrier "à la cloche" qui renvoie au film noir), etc. Le flashback (ou analepse quand on veut faire intelligent) que Jack fait au bar avec Sally permet d'ancrer ce film dans une dimension méta-ciné vraiment très intéressante et très maîtrisée. Mon plan préféré y fait d'ailleurs référence : en clin d'oeil aux scènes d'investigation des films noirs, lorsque Sally assomme Manny, le photographe, avec sa bouteille de whisky, dans la lueur rouge de son appartement miteux, la caméra se positionne au-dessus de la scène, sans bouger, et avec rien d'autre que ce corps désarticulé inerte. Le plan est esthétiquement formidable.
De Palma délivre vraiment une très belle performance, en mêlant au coeur d'un film d'espionnage l'utilité du son, de l'ouïe, qui pourtant n'est pas l'apanage habituel de ce genre : c'est principalement à des témoins oculaires que l'on a affaire. Et lorsque Sally se fait étrangler à la fête de l'indépendance, personne ne la voit, et seul Jack l'entend mourir. L'oreille est témoin fidèle de la vérité, de la mort, et lorsque Jack reprend son boulot miteux, il ne peut ainsi que se boucher les oreilles, dans un dernier plan superbe. Non vraiment, Brian, tu m'as absolument bluffé par ton intelligence.
EDIT : quand vous voulez vous me dites que je suis passé à côté de l'hommage à Antonioni...
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le 1 sept. 2014
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