Production blumhouse qui n'a pas bénéficié d'une sortie en salles, Bloodline se distingue d'office par 2 caractéristiques. Son manque de pudeur pour la nudité féminine et le gore qui tâche (on profite des courbes d'une victime sous la douche sans la censure du cadrage avant une sortie brutale, on nous filme un accouchement en full frontal...) et son postulat initialement intéressant d'un psychopathe qui se veut bienveillant en faisant régner sa justice (la mort pour les pères et maris violents). Ainsi, on se prend à voir une variation de Dexter en mode ultra sérieux et sans gros jeu d'embrouille-manipulation. Cela pourrait être amusant si le film ne souffrait pas d'un gros défaut : la colorimétrie. Dans une recherche esthétique hasardeuse de saturation tendant régulièrement vers le rouge, la hideur de l'oeuvre ne peut s'empêcher de ressortir continuellement, ce qui crée une impression d'amateurisme bizarroïde avec un produit de ce calibre, qui par ailleurs possède au quotidien une photographie plutôt correcte. Hélas, le scénario vient vite à bout de ses quelques cartouches (les exécutions se ressemblent beaucoup, l'intrigue évolue peu en dehors des révélations habituelles), et surtout, ce qui pouvait être un enjeu de taille (des tensions naissantes au sein de la famille du psychopathe) trouve une résolution d'une platitude désarmante. Finalement très lambda et pétri des clichés de son type d'histoire, Bloodline ne prend pas trop l'eau seulement grâce à ses acteurs, qui se démènent pour faire exister leur rôle avec une certaine efficacité (le protagoniste et sa mère notamment). Pas grand chose de plus à dire, on comprend la frilosité des distributeurs, malgré une ou deux idées efficaces.

Voracinéphile
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le 10 févr. 2020

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