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"Quand je me remémore le premier Blade Runner, c’est un vague souvenir d’un polar noir cyber-punk dont je n’avais strictement rien compris. Pas que j’étais insensible, non, j’étais juste gamin et j’avais surtout vu avant lui “Le cinquième élément”...
Aujourd’hui, j’ai la chance d’être adulte et d’avoir l’esprit un peu plus ouvert qu’à l’époque.


Denis Villeneuve est certainement un des réalisateurs les plus intéressants et fascinant aujourd’hui. Tout ce qu’il touche devient passionnant. Depuis Incendies, il a sorti des œuvres modernes tout en donnant une vraie proposition cinématographique. Une vraie patte artistique. Quant à Ridley Scott, je trouve que ça fait depuis plusieurs années qu’il n’arrive plus à exprimer sa visions dans le cinéma. Ces films surfent plus du côté nostalgique, tombant souvent dans les clichés du cinéma divertissant actuel. Le choix de Dennis Villeneuve est parfait. Il a l’art de sublimer le gigantisme tout en restant sobre. J’ai donc été rassuré quand j’ai entendu que Scott n’allait pas faire cette suite.


Bien que lié au film culte de ce dernier sorti en 1982, cette histoire futuriste, toujours écrite par Hampton Fancher garde pourtant tout son univers et sa cohérence avec une nouvelle trame centrée cette fois sur l'agent K (Ryan Gosling).
K est un Blade Runner, un chasseur d’android, qui va remettre en question sa propre existence dans un monde déchiré. Avec le soutien inébranlable de sa petite amie Joi, interprétée par Ana de Armas, qui est d’ailleur la seule actrice à ne pas avoir son nom sur les affiches. VTFE stéréotype Hollywoodien, K continue de chercher des réponses de plus en plus loin dans un monde baignant toujours dans une dystopie sur la terre et l’humanité.


Les scénaristes Hampton Fancher et Michael Green ont fourni à Villeneuve un récit sobre mais cohérent et intelligent. une histoire mature, axée sur l’identité de soi, qui s’offre même l’audace de proposer des moments touchants. Ne tombant jamais dans le fan-service, les flashbacks et les références au premier Blade Runner sont intelligemment insérés, liant les deux oeuvres suffisamment pour ne pas perdre ceux qui n’auraient pas vu le premier film.


Si vous avez aimé l’ambiance visuelle de l’original, cette suite la caresse dans le sens du poil. Villeneuve s’est associé une fois de plus avec directeur de photographie vétéran Roger Deakins pour concevoir une identité visuelle de grande envergure, avec des effets spéciaux réussis, rendant hommage à l'original tout en gardant cette vision unique qu’a le réalisateur canadien. Chaque cadre est d’une beauté éblouissante et enivrante. Visuellement impressionnant. La photo du film est vraiment une œuvre d'art. Chaque plan est minutieusement soigné. Ca sent l’oscar à plein nez. Alors que dans le premier film, l'environnement était fermé de manière presque claustrophobique, ça en était d’ailleur presque un personnage à part entière, cette version 2049 est beaucoup plus ouverte. Je me suis senti entièrement habité par l’univers métallique et poussiéreux proposé.


Le casting est lui aussi excellent. Certes Ryan Gosling nous refait du Ryan à la sauce Winding Refn, mais cela colle parfaitement au film. Il arrive à composer un personnage profond et touchant, me donnant même quelques subtiles moments d’émotions .


Le score de Benjamin Wallfisch et Hans Zimmer est également incroyable et participe grandement à la réussite du film. Les basses profondes et les synthés mélancoliques qui s'infiltrent dans chaque scène subliment davantage l'atmosphère. Mes oreilles ont apprécié.


Blade Runner est une oeuvre sombre mais poétique sur la solitude et l’identité, qui pose les bonnes questions de qu’est ce qu’être humain. Villeneuve n’a pas peur de prendre le temps pour aller au bout de son propos, eh oui, le film dure 2h44.
Le film relie tous les éléments nécessaire, y compris les performances toutes justes de De Armas, Robin Wright et Jared Leto, afin de délivrer une fable de science-fiction qui mérite le visionnage sur grand écran et qui pour moi, a même le mérite de surpasser son prédécesseur..."

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le 16 oct. 2017

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