A l'époque j'étais sorti de Black Swan satisfait d'avoir vu un grand film mais aussi avec un léger regret sur lequel il m'était difficile de mettre des mots.
Il m'aura fallu douze ans et un nouveau visionnage pour finalement réaliser que je ne comprends pas pourquoi est-ce que je n'aime pas plus ce film ?
Après tout j'aime Aronovksy, le ballet et les histoires d'artistes qui se consument pour leur art. J'ai été ému par Natalie Portman, j'ai apprécié ce lyrisme lugubre qui m'a rappelé Lynch, cette photographie et cette réalisation léchées qui nous exposent habilement tous les thèmes du film dès la première scène.
Mais voilà, contrairement à un Whiplash, je me suis au final assez peu investi dans Nina, ou même dans les autres personnages. Ils sont tous, dans un sens, simples dans leurs névroses et semblent exister juste assez pour servir l'histoire.
Ce qui m'a fait comprendre que j'aime Black Swan comme j'aime les nouvelles de Gogol. Le fond comme la forme se subliment avec une grande justesse, mais sont presque trop scolaires pour créer une émotion qui permet de passer un cap affectif.