Une plongée en apnée dans les bas-fond de New York (...) éreintante et épuisante.

Cross est un jeune ambulancier qui fait équipe avec Rutkovsky, un urgentiste aguerri. Tous les deux sillonnent les rues de la “grosse pomme” dès la tombée de la nuit. Cross ne tarde pas à être confronté à la dure réalité d’un métier qui ne laisse aucun répit et use aussi bien les corps que l’esprit.


En adaptant le roman éponyme de Shannon Burke, le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire (Johnny Mad Dog - 2008) nous plonge en apnée dans les bas-fond de New York, à travers un drame sociétal particulièrement éprouvant. Le cinéaste met sous le feu des projecteurs le métier d’ambulancier urgentiste, une profession sous tension constante qui use son personnel à petit feu…


Un épuisement physique et psychologique auquel les spectateurs vont être confrontés pendant 120 minutes particulièrement éreintantes. Le film ne fait plus qu’un avec ce duo d’ambulanciers (un expérimenté et un novice) et nous entraîne dans un New York comme rarement on l’avait vu au cinéma. La ville y est dépeinte de la plus mauvaise des façons (clairement, on n’a pas envie d’y vivre). Ils travaillent dans le quartier de Brooklyn et sont confrontés à toute la populace qui gangrène le district (les gangs de rue, les dealers, les toxicos, les prostituées, …). Tout est laid dans ce film, la ville, ses citoyens, les collègues de travail, …

Même le personnage de la femme enceinte est réduite à une ex-camée atteinte du VIH qui l’a ouvertement transmis à son nouveau-né. Sans parler de la scène dans l’arrière-cuisine d’un restaurant où un musulman fait une embolie pulmonaire pendant que ses comparses s’affairent à dépecer un mouton avec les tripes à l’air.


Black Flies (2024) est une accumulation d’immondices qui nous en fout plein le crâne pendant 2h non-stop. On n’a jamais le temps de reprendre notre souffle. A trop vouloir en faire, le réalisateur se tire une balle dans le pied, cela dessert complètement son film et finit par nous épuiser. C’est d’autant plus regrettable qu’il y a néanmoins pas mal de bonnes idées disséminées ici et là, avec une distribution particulièrement sympathique (Tye Sheridan, Michael Pitt, Mike Tyson et un Sean Penn réduit à faire la gueule avec son cure-dents). Bref, difficile de faire mieux, voir aussi bien que Martin Scorsese en son temps (À tombeau ouvert - 1999).


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le 18 avr. 2024

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