Le nouveau statut que Glazer a acquis avec La Zone d'intérêt devrait permettre à Birth d'être réévalué à sa juste valeur.
On y décèle déjà la façon magistrale qu'a Glazer de construire l'espace. Sa gestion du découpage dans le déploiement de l'espace rappelle comment il construira l'apparition systématique du camp d'Auschwitz. La rigueur, la maîtrise formelle, tout était déjà là.
Formellement fascinant, Birth est un film qui vous transporte, vous traverse, vous envoûte. Une expérience esthétique vénéneuse qui, contrairement à ses deux films suivants très cérébraux, a une dimension humaine et psychologique qui offre un profond ancrage au spectateur. L'importance du récit en fait un film très engageant où le mystère fonctionne à plein.
Absorbé par la puissance du film, j'ai néanmoins ressenti un décrochage en fin de film. Le flow de ce dernier subit un petit soubresaut. A ce moment, Birth dévie un peu de sa course. Rien de grave en soi mais c'est pile avant la ligne d'arrivée. Passant tout prêt du film parfait, Birth reste un immense accomplissement.