La comédie musicale est souvent considérée par les mélomanes comme l’opéra du pauvre, et bien si tous les opéras et autres pièces contemporaines portaient en elles autant de passion et d’énergie que ce BILLY ELLIOT, je deviendrai moi-même un passionné de toute forme d’art lyrique, dramatique ou chorégraphique !
Justement beaucoup de productions médiocres nationales comme étrangères – je ne donnerai pas de titres – projettent l’image de machines à faire du fric avec des chansons souvent indigestes et des mise en scènes indigentes ou au contraire boursouflées…
La force de ce spectacle c’est que son metteur en scène, issu du théâtre, n’ est autre que le réalisateur du film de 2000. Il connaît son sujet et la scène lui permet de développer l’aspect « musical » du film et d’amplifier la portée artistique de l’histoire – dès que le petit Billy danse on est aux anges / le jeune garçon a un vrai charisme et rappelle quelque part son double cinéma. Le spectacle mélange habilement histoire intime – la famille Elliot et son entourage – et Histoire tout court – la grève des mineurs anglais qui dura un an entre 1984 et 1985.
La qualité de la captation est telle – son, image, couleurs, trouvailles de mise en scène – que parfois on se croirait sur les planches aux côtés de tout ce casting prodigieux de danseurs, chanteurs, acteurs (du plus jeune, un petit blond au plus vieux, la grand-mère de Billy).
Bien sûr le jeu des acteurs est adapté à ce genre d’expression artistique, c’est un peu plus « joué » qu’au cinéma, n’oublions pas le mot « comédie ». On sourit voire on rit (le jeune qui joue Michael a un vrai potentiel comique), on se prend à s’émouvoir (plusieurs scènes dont celle de la lettre au milieu et à la fin – la scène du rêve avec le petit Billy et son double plus âgé – et bien sûr le morceau « electricity » dont le style est du pur Elton John). Il y a du monde sur scène et chacun tire son épingle du jeu même ne serait-ce que quelques secondes. Les dialogues sont bien écrits - il y a pas mal de tournures argotiques voire vulgaires - milieu social oblige - et c'est hilarant, à cela s’ajoute cet accent inimitable du nord de l’Angleterre qui ancre bien la trame dans son contexte historique et social.
L’après-final avec tous les Billy sur scène dont la danse donne le vertige est la cerise sur un gâteau pas indigeste pour un sou. 2H49 de pur bonheur et de vie qui enchantent et donnent la pêche.
nate6691
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le 5 mars 2015

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