On s’la pète ou on s’dégonfle !

Premier long-métrage pour le réalisateur Ruben Fleischer, Bienvenue à Zombieland est une production qui se classe très facilement dans le genre comédie horrifique. Tous les ingrédients sont réunis pour créer un environnement cinématographique loufoque, fun, décomplexe et totalement jubilatoire. Reprenant un peu le même style que Shaun of the Dead, le cinéaste va très loin pour rendre sa production la plus délirante possible. Grâce à une mise en scène pleine d’inventivité et rondement bien structurée, on passe d’un gag à l’autre sans pouvoir reprendre notre souffle et on goûte à tout genre d’humour qu’on peut trouver dans le cinéma américain. Potache, trash, burlesque, machiavéliquement drôle, le long-métrage peut faire plaisir à beaucoup de monde. Aidé par le maquilleur Tony Gardner, un artiste qui a campé un des zombies dans le clip vidéo du célèbre morceau Thriller de Michael Jackson et devenu designer, le cinéaste anime des zombies à la fois drolatiques et terrifiants, avec des gueules à nous faire marquer au fer rouge.

Ces créatures zombiesques sont bien plutôt bien intégrées dans le scénario, avec un contexte plus moderne des films de zombies. Ils foutent le bordel, ils se manifestent là où on attend le moins et sont plus cannibales que je ne l’avais imaginé, avant de voir le long-métrage. Bien que la production soit imparfaite et qu’on ne soit pas devant un chef-d’œuvre mémorable, on peut largement se délecter de cette œuvre cocasse et délassante, notamment par une très belle réunion de personnages badass inaccoutumée. Woody Harrelson est absolument incroyable dans la peau d’un cow-boy déchaîné et excité, toujours à esquisser des sourires diaboliques quand il massacre des zombies. Jesse Eisenberg est particulièrement amusant en campant un jeune maladroit, parano et paumé. En compagnie de ce duo de personnages masculins, Emma Stone et Abigail Breslin sont deux charmantes demoiselles arnaqueuses, prêtes à faire tomber n'importe qui dans une entourloupe.

Au moins, on a un casting qui nous motive à visionner le film jusqu’au bout car malgré son côté humour assumé, le scénario faiblit progressivement pendant la lecture de la production et la plupart des scènes sont pratiquement du déjà vu. Le suivi des personnages est bien réalisé techniquement, monté par un cameraman spécialisé en prise caméra-main. On a donc un long-métrage qui se regarde comme tout film tourné en caméra subjective comme Cloverfield, ce qui met beaucoup d’intensivement dans les situations les plus calamiteuses. Pour conclure, ce film est une belle tranche de rire, une parodie sincère et efficace, avec des scènes d’action très bien maîtrisées et une très bonne introduction musicale avec l’un des morceaux les plus reconnus du groupe Metallica, rien de mieux pour nous mettre dans l’ambiance. 6/10

Ma mère m’a toujours dit qu’un jour je f’rais quelque chose de ma vie, elle s’imaginait pas que ça s’rait en zigouillage de zombies !