La grande dépression by Scorsese

Film mineur dans la carrière du Monsieur mais qui pourtant expose des images chocs lui collant à la peau : sexe, religion et violence. Ce film d'exploitation est produit par Roger Corman dont son principe est la liberté sur les idées mais pas sur le budget. Quand aux barrières scénaristiques ( adapté de " Sister of the Road " ) elles semblent ouvertes pour laisser l'espace nécessaire à un cinéaste sur sa deuxième expérimentation au format long. Savoir qu'une femme est au centre d'une histoire où la misère américaine règne me laissait un peu perplexe aux commandes de Scorsese ; le regard de Barbara Hershey amadoue des gens mais son charme sur ma personne n'a pas opéré. Son rôle consiste à naviguer ( devient prostituée ou un trophée aux hommes mais non une héroïne forte au sein du groupe ) auprès des marginaux/rejets de la société conservatrice américaine afin de frapper, plus ou moins, un grand coup avec le syndicaliste joué par David Carradine. On suit cet aventure mollassonne, sans entrain, en ignorant comme cela va conclure. En parlant de conclusion, la fin se veut étonnante et tonifiante ( grossière dans sa mise en scène mais cela fonctionne ). Une justice sanguinolente de Von Morton ( Bernie Casey incarne un visage amical ) face aux miliciens de Sartoris qui ont crucifié Bill s'en allant sur les rails. Une limitation visuelle mais elle accentue le côté misérable dont plonge le pays ( la musique country apporte un p'tit réconfort aux oreilles ). Boxcar Bertha me laisse le souvenir d'une fin surprenante dans l'esprit scorsesien et non grâce aux formes rayonnantes de Barbara Thompson.