Batman VS Superman prends directement la suite de Man of Steel. Après une introduction nous racontant pour une énième fois le meurtre des parents de Bruce Wayne on enchaîne donc avec le combat entre Superman et le général Zod à Métropolis. Au milieu de ce combat, Bruce Wayne est aux premières loges pour assister à tous les dommages collatéraux de l'affrontement. Il assiste même impuissant à l'effondrement de l'un de ses immeubles de bureau où se trouvait l'un de ses amis. Dès lors, Superman va devenir pour lui une obsession et un puissant désir de vengeance va pousser dans l'âme du chevalier noir. Mais la "menace" Superman n'est pas l'exclusivité de Batman, le jeune milliardaire Lex Luthor fait en effet parti des partisans anti-Superman, voyant dans cet être un dictateur potentiel.
Et oui, c'est déjà un point qui change dans l'interprétation de Batman. Ici le justicier est bien plus radical que dans ses précédents films. Violent, sans concession, plus que jamais à la limite de la loi... allant même jusqu'à marquer au fer rouge (tel du bétail) les criminels. L'obsession qu'il va vouer pour détruire Superman fait qu'il n'y a plus beaucoup de différence avec les psychopates qu'il pourchasse au final. Ben Affleck s'en sort correctement dans ce rôle de "vieux" Bruce. Son serviteur Alfred semble également plutôt blasé et résigné fasse aux activités de son maître, il est bien plus "bricoleur" que d'habitude également, son niveau technique dépasse bien le niveau d'un simple majordome. Les quelques pics qu'enverra Jeremy Irons s'avère savoureuses. On ressent bien également que le duo est globalement vieux, ce Bruce Wayne donne plus dans la cinquantaine que dans le playboy trentenaire. Pour terminer, les véhicules de la chauve-souris arbore une allure à mi-chemin entre ce qu'on a déjà eu à l'écran : pas trop typé chauve-souris, un air militaire mais très loin des aspect massif du tumbler de la trilogie de Nolan.
Lex Luthor est au contraire tout jeune avec un look basket et l'insouciance des jeunes milliardaires de nos jours qui le rend plus ou moins insupportable et surtout pas charismatique. Image renforcée par Jesse Eisenberg déjà interprète de Mark Zuckerberg dans The Social Network. S'il ne semble pas particulièrement méchant aux premiers abords, semblant juste vouloir protéger d'une menace potentiel le monde, il s'avère un brin manipulateur et, surtout, obsédé par tous les surhumains (permettant au passage d'introduire rapidement Cyborg, Flash ou bien encore Aquaman). Sans aller jusqu'à proposer une collaboration avec Batman pour mettre Superman hors-jeu, il laisse un sentiment de "laisser faire" pour manipuler Batman. L'introduction de Wonderwoman laisse un peu perplexe, on se demande un peu ce qu'elle fait là en fait, ne servant pas à grand-chose à part comme soutien pour le combat final.
Quand à Superman, il se laisse guider par ses sentiments et semble bien maladroit. Ne faisant que peu attention aux dégâts collatéraux tant qu'il s'agit de sauver Loïs Lane. Il se fait manipuler trop facilement ici ce qui semble ridicule pour quelqu'un qui aurait réussi à manipuler tout le monde en cachant ses pouvoirs durant des dizaines d'année. Alors que dans Man of Steel Loïs Lane avait gagné de sérieux galon en montrant enfin une intelligence et des neurones, ici elle se voit relégué au rôle de simple demoiselle en détresse à qui on vient toujours en aide... dommage...
Le scénario démarre donc lentement sur l'obsession grandissante de Bruce Wayne avec en parallèle un Lex Luthor à l'étude des kryptoniens et de la kryptonite tandis que Superman se fait piéger et déclenche la polémique sur lui. Luthor avance tranquillement ses pions jusqu'au clash des 2 héros avant de finalement lâcher Doomsday. Le tout étant entremêlé d'introduction d'éléments et de personnages en vue de Justice League... mais ces introductions s'avèrent assez maladroite et au contraire des productions Marvel, la connaissance de l'univers DC Comics semble obligatoire pour tout suivre correctement. Pas de véritable grand moment ou d'évènement inattendu pour un rythme plutôt lent avec un final un peu too much. L'ensemble est cependant très bien soutenu par une bande son dynamique avec aux commandes le duo Hans Zimmer (déjà sur Man of Steel) et Junkie XL (responsable de 300 Rise of an Empire et Mad Max Fury Road).
Un film en régression par rapport à Man of Steel et qui déçoit au final. Une régression sur le traitement du duo Superman / Loïs Lane. Un Lex Luthor pas terrible. Des introductions maladroites sur l'univers DC Comics. La seule bonne surprise c'est peut-être ce Batman âgé, violent et sans concession. Un aspect du personnage très différent de ce qu'on a l'habitude de voir mais qui n'est pas déplaisant pour autant et pour le coup on a un véritable chevalier noir.