Batman est sans doute le personnage le plus représentatif de l'industrie des comics mais aussi celui qui a le plus muté au fil des décennies, quand Tim Burton se retrouve propulsé sur le projet il ignore encore qu'il va réaliser l'un des quatre films les plus important de l'histoire des adaptations super-héroïques.


L'histoire nous plonge dans un Gotham somptueux qui flirte entre le Gothique et l’expressionnisme Allemand, le tout saupoudré d'une ambiance crasse, dans laquelle règne tous les maux de la société, et où deux journalistes vont se retrouvé entraîné un périple qui va aboutir à la confrontation entre deux titans (j'y reviendrait après) car oui l'une des première idée qui ressort du film c'est de volontairement ne pas faire tourner le film autour de Batman, dans la première scène par exemple on suit un couple de touristes et leur fils découvrant les rues malfamée de Gotham, ensuite lors de la première apparition de Batman l'attention ne se porte pas immédiatement sur ce dernier mais plutôt sur celui les criminels qui deviennent les victimes de cette étrange entité, sombre, mystérieuse, voire inhumaine.


Et oui, premier coup de génie de Burton, ne pas construire son récit sur Batman en traitant directement le personnage mais plutôt en se basant sur le point de vu des personnages que le découvrent, ainsi le Chevalier Noir devient une authentique icone, intangible et imprévisible. Michael Keaton s'impose comme le choix parfait, faisant très lambda il passe presque inaperçu, lors de la soirée organisée au manoir par exemple Nox et Vicky Vale (incarnée par la superbe Kim Basinger) se retrouvent face à lui sans savoir qui il est, signe du coté casanier du personnage qui tend à entretenir le mystère, toutes les scènes approfondissant Bruce Wayne nous sont d'ailleurs toutes montrées sous les yeux de Vicky Vale, que ce soit le dîner au chandelle qui montre que l'aspect
"bourgeois" et formelle du héros ne sont que des images cultivée par ce dernier, ou même la mort du couple Wayne présenté dans un premier temps au travers de l'enquête de Vale etc vous l'aurez compris, Bruce Wayne est dans le film dressé comme une couverture qui a pour but de dissimuler Batman, un être brisé qui a choisi de consacrer son existence à la lutte contre le mal.


Et pour affronter une icone rien ne vaut une entité du même acabit, Jack Napier est un mafieux qui joue avec le feu, condamné à la mort lors d'une mission où il se fait balancer il se retrouvé confronté à Batman, lui qui est si bavard et arrogant se retrouve face à cet être qui ne parle pas, plongé dans l'acide et devenant ainsi le Joker il devient lui aussi un monstre iconique, à la fois fou et sadique, le plot-twist du film qui pousse à faire de Napier le créateur indirect de Batman et une idée de génie tant la complémentarité entre les deux entités est magnifiée, si Batman est silencieux et distant le Joker, lui est d'une exubérance folle, l'interprétation brillante de Jack Nicholson donne un cachet fou au personnage, pourtant Burton ne perd pas le nord et si il lie plus que jamais l'origine des deux personnage il n'en n'oublie pas qu'ils ne sont que enfants de cette impitoyable ville de Gotham, la grande parade du Joker où l'on voit ce dernier distribuer son argent pour ensuite gazer les masses illustre parfaitement la déchéance de cette ville.


Coté musique Danny Elfman fait des merveilles et nous offre un thème d'une puissance folle qui colle immédiatement au Chevalier Noir avec nombres d’influences marquée qui parviennent pourtant à donner au film une identité sonore remarquable (le genre de chose que ne sait pas faire Hans Zimmer)


En conclusion Tim Burton signe une oeuvre culte et fidèle qui rend un parfait hommage à ce que représente Batman, au sommet de son art il livre des plans iconiques à foison avec certaines idées visuelles remarquable, alors oui si vous regardez ce film aujourd'hui avec en tête les Batman de Nolan et en vous disant juste que c'est un vieux Batman vous serez forcément déçu tant les deux saga offrent des angles de vu différents, mais en faisant un effort vous découvrirez une oeuvre mythique.

MrJ
8
Écrit par

Créée

le 21 sept. 2020

Critique lue 103 fois

1 j'aime

MrJ

Écrit par

Critique lue 103 fois

1

D'autres avis sur Batman

Batman
DjeeVanCleef
6

"N'as-tu jamais dansé avec le Diable au clair de lune ?"

Fin des années 30, Bob Kane crée Batman en s'inspirant de Zorro et de De Vinci. Un vampire traîne dans les rues de Gotham, s'abreuvant du résiné des malfrats de tout poil, créant même son...

le 17 mai 2013

80 j'aime

33

Batman
Sergent_Pepper
7

Du crime et du spectacle il se proclame archange : Chanson de geste

Des bas-fonds ombragés aux anguleuses cimes Minérale et obscure, vous voici dans Gotham Lascive et vénéneuse expressionniste dame Qui chante sa beauté par d’innombrables crimes. Au sein du flot...

le 3 mars 2015

58 j'aime

10

Batman
Docteur_Jivago
8

Funny Games

C'est dans un Gotham City qui gronde, corrompu et dont les habitants vivent dans la peur que nous emmène Tim Burton, s'emparant ainsi du mythe de l'homme chauve-souris, et se l'appropriant...

le 9 nov. 2014

50 j'aime

3

Du même critique

Superman Unchained
MrJ
6

Critique de Superman Unchained par MrJ

Après une parution assez chaotique en kiosque (merci Jim Lee) la mini-série Superman Unchained arrive enfin dans nos librairie, l'occasion pour nous de se replonger dans cette série qui avait fait...

Par

le 11 févr. 2016

5 j'aime

Batman : Terre-Un, tome 1
MrJ
8

Alfred, ce héros

Alors donc pour ce Batman Earth One on retrouve Geoff Johns au scénar et Gary Frank au dessin, encore aujourd'hui on se souvient de leur excellent Superman Secret Origins qui revisitait les origines...

Par

le 29 août 2013

3 j'aime

Avengers: Endgame
MrJ
6

Les Vengeurs arrêtent de jouer

Endgame c'était sympa Soyons honnête dès le départ, le grand final de cette "première époque" du MCU n'est sans doute pas le meilleur film des 3 phases, le plus généreux peut-être mais sans plus. (Je...

Par

le 5 mai 2019

2 j'aime