De la bien belle beauté, m'enfin bon...
Barry Lyndon aura au minimum permis une chose : affiner le constat que les films de plus de trois heures, exception faite du Seigneur des Anneaux, réussissent rarement à retenir mon attention tout du long.
Je ne compte plus les films de plus de deux heures au terme desquelles je me suis émerveillé de la vitesse à laquelle le temps était passé.
Mais il exister une invisible barrière des 180 minutes, qui sonne irrémédiablement le glas de la sensation de rythme raisonnable.
Or donc, le bébé de Kubrick n'a pas dérogé à la règle.
Disons-le, je me suis ennuyé par moments.
Drapé d'un superbe manteau historico-réaliste, il nous offre certes de bien belles images, même si je dois avoir trop de lacunes techniques pour dithyramber allègrement sur le génie de l'éclairage et autres joyeusetés comme certains de mes compères ont pu le faire.
Les films en costume n'emportent pas toujours mon enthousiasme, ici (comme par exemple pour les Duellistes) ce fut le cas. Très bonne reconstitution, autant que mes maigres connaissances de l'époque permettent d'en juger en tout cas.
De tout cela rien à redire.
Et Kubrick livre une bobine en tous points admirable d'un point de vue cinématographique.
Reste que le personnage, détestable et que l'on adore détester pendant la majeure partie du film, finit lui aussi par souffrir de ces longueurs et devient agaçant plus que méprisable.
Et pas agaçant dans le bon sens malheureusement.
On s'en lasse. Simplement.
Le scénario est très bien ficelé, relativement original d'ailleurs, et c'est d'ailleurs une concession à faire au sujet de la durée : elle permet à défaut d'autre chose une immersion bien plus convaincante dans la vie de Barry, tant Kubrick a le TEMPS de construire ses personnages, de nous immiscer habilement dans leur existence, partager leur intimité.
En cela aussi c'est une réussite.
Globalement, je ne peux qu'applaudir cette oeuvre.
C'est intrinsèquement un excellent film.
La petite note de déception que vous décèlerez donc entre ces lignes ne provient, comme souvent, que d'une anticipation trop importante : ce film on me l'a vanté, on a chanté ses louanges.
Un peu trop peut-être.
Mais j'y ai pris bien du plaisir, ne vous y trompez pas !