Passion Marina Foïs

Incroyable Marina Foïs, parfaite en Monique Olivier charcutière, cannibale gourmande, perverse manipulatrice, entre regard transpirant tour à tour la pulsion de meurtre et le pur plaisir sadique et malsain. À mes yeux, par la justesse de son jeu, elle surnage complètement, à côté d'un Fabrice Eboué un peu flegmatique, à la colère un peu surjouée, et au caractère un peu lâche, perdu au milieu d'une flopée de personnages stupides ou insupportables.

Sinon, le film se regarde, tout en nous rappelant pourquoi «avoir une bonne idée ne fait pas un bon film». Pas mal de dialogues sont lourdingues (saufs les répliques tranchantes de la reine Marina Foïs), donnant parfois l'impression d'avoir été écrit par un Pascal Praud (en forme) ou par un boomer cynique. Le gag de base «hey t'images si les végans c'étaient pas vraiment des humains mais des herbivores ?» est usé jusqu'à la corde. La musique est catastrophique, rarement dans le ton. Malgré de bonnes idées visuelles, Barbaque choisit de ne jamais basculer dans le pur film de genre, préférant multiplier les scènes plus gênantes que dérangeantes, avant un affrontement final gaguesque.

La conclusion rushée tombe comme un cheveu sur la soupe, et très honnêtement, j'aurais préféré qu'il arrive bien plus d'horreur au personnage du bourgeois péteux turbo-raciste (qui se fait juste bouffer l'oreille) qu'à tous les végans du film (même le beau-fils, c'est dire).

Ceci dit, Marina Foïs.