Frantz aime Odile, tout comme son pote Arthur mais c’est ce dernier, bien plus entreprenant et sûr de lui, qui fait les premiers pas. Les deux jeunes amis sont assez oisifs et lorsqu’Odile leur apprend qu’une vieille femme cache son magot dans un placard, ils vont préparer un coup…

C'est le septième film de Jean-Luc Godard, tourné juste après « Le Mépris » alors que sa femme Anna Karina était en dépression. Le réalisateur phare de la nouvelle vague braque sa caméra sur ces jeunes un peu paumés et nous livre une histoire d’amour aussi belle et tendre qu’ironique avec un soupçon de mélancolie. Par moment drôle, il dresse le portrait d’une génération un peu naïve et attirée par l’argent. Les dialogues sonnent souvent justes et les personnages sont intéressants.

Derrière la caméra, Godard fait les choses simplement mais de belles manières. La voix-off (qu’il assure) n’est jamais lourde et tous les cadrages semblent maîtrisés et justes, truffée d’idées et toujours axé sur le visuel au détriment de la parole. Certaines scènes sont mémorables à l’image de celle, totalement improvisée, au musée du Louvre. Il sublime Paris avec sa caméra, il insiste sur différents lieux et détails et c’est avec une certaine mélancolie qu’il nous montre la capitale.

Les jeunes acteurs sont impeccables, que ce soit la femme de Godard, Anna Karina avec son inoubliable accent ou Samy Frey (comme souvent à cette époque, d’une incroyable présence) et Claude Brasseur en jeune voyous, amis aux caractères opposés.

Un bon voire très bon Godard. Si dans ce que j’ai vu de sa filmographie (un peu plus d’une dizaine de films), l’ensemble est assez inégal avec de vrais pépites comme le contraire, celui-là fait partie des réussis. Il nous livre un récit tendre, nostalgique ou encore ironique, servi par de très bons comédiens.

A noter que c’est un film qui aura eu une forte influence sur Quentin Tarantino qui déclara que ses personnages de « Reservoir Dogs » étaient influencé par ceux de « Bande à Part » et c’est le nom qu’il donna à sa boite de productions.
Docteur_Jivago
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Déroutant et génial : Jean-Luc Godard, Mes Années 1960 au cinéma et Lumière sur le cinéma français

Créée

le 21 août 2014

Critique lue 1.3K fois

30 j'aime

3 commentaires

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

30
3

D'autres avis sur Bande à part

Bande à part
Docteur_Jivago
7

A Hard Day's Night

Frantz aime Odile, tout comme son pote Arthur mais c’est ce dernier, bien plus entreprenant et sûr de lui, qui fait les premiers pas. Les deux jeunes amis sont assez oisifs et lorsqu’Odile leur...

le 21 août 2014

30 j'aime

3

Bande à part
SanFelice
8

Godard ludique

Je ne suis ni un grand fan, ni (de ce fait) un grand connaisseur de Godard et de son cinéma. Ma dernière expérience avec le bonhomme, Le Livre d’Images, fut désastreuse, et c’est toujours avec un peu...

le 16 juil. 2020

24 j'aime

8

Bande à part
Plume231
3

A bout de souffle !

En 1964, Jean-Luc Godard réalisait encore des films accessibles sur le plan scénaristique. Ce qui ne les empêche nullement d'être aussi chiant que les autres. Même sur une intrigue aussi banale que...

le 23 sept. 2022

19 j'aime

7

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

156 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34