Ce genre de sortie de séance, le regard dans le vague, hagard mais lucide.
Et ça, c'est due il me semble à ce derniers tiers narratif. Quand on assiste en tant qu'audience au serpent qui se mord la queue, au récit qui s'englouti en son propre centre... au déroulement, au dénouement mais ici, HA : noueux.
Les acteurs livrent de vraies interprétations et sollicitent une très forte empathie. Ils prennent malgré tout places dans un théâtre tragique, même caricaturale sur certains points.
Le duo Fortas / Civil est particulièrement saisissant et... intense. Il cristallise toute la tension des enjeux alors qu'il se tiens à des lieux de toute scène d'action et brille d'humanité. C'est bien là une chose que l'on prend volontiers, cette tension, car le suspense du récit est modéré.
Exarchopoulos est absolument rayonnante.
L'histoire est lissée comme pour toquer au mur, nous rappeler que l'on traite d'un fait divers. Alors on contemple une photographie contemporaine d'un climat et... des banlieux. Sans visages, torses nus, masculine, parlant d'une seule voix, parfois d'un seul doigt. Certaines mises en scène, notamment de foules, sont déroutantes... Et l'on se surprend dans un confort pédant de cinéma de bourgade sans mixité. Merde...
En bref, pas d'éclat de rire mais des souries sincères, des relations touchantes, un polar clair, assez fluide, une mise en scène qui tiens souvent de la tragédie, et un sujet de fond sur l'infiltration de la violence -sinueuse, verbale, physique, ou encore à 3M de vues- dans les strates de la société.
J'ai gloussé de kif.