Les grands bleus

Il a fallu attendre presque 15 ans pour voir le nouveau projet de James Cameron.

révolutionnaire, divertissant, de le science fiction directement ressorti de son imaginaire... avec cette annonce,on croirait remonter le temps, et cette impression revient régulièrement lors du visionnage du film, pour le meilleur et pour le pire.

Autant l'annoncer tout de suite, dans ces 30 premières minutes, Ce nouvel opus ringardise le premier Avatar, mais également les 10 dernières années de blockbusters spectaculaires, bon ou mauvais. la caméra virevolte et nous transporte, scande l'action, et scrute les décorums avec une fluidité totalement décomplexée.

L'extase nous envahit, la pupille fatigue rapidement mais tel une drogue on en redemande.

On est dedans, et on se plait à errer dans cette surnature tel un drone pour un documentaire National Geographic. Et puis on se rend compte rapidement que cette impression finit de cristalliser notre émotion.

Car le récit tel une pantoufle, nous installe dans un confort totalement assumé, ou les enjeux semblent identiques à l'opus précédent tout en développant sommairement l'univers pour ne pas griller toutes les cartouches. La voie de l'eau laisse entrevoir par moment sa stature de cryptoreboot, de pseudo remake mais surtout de film le plus personnel de son auteur.

Car tel un rêve de gamin, on y croise tout ses fantasmes qui ont été concrétisés sur grand écran: des méchas colonialistes, des E.T aquatiques bioluminescents, des naufragés qui s'échappent d'une carcasse sombrant au fond des mers et même des poissons mutants carnassiers.

Ce mélange de thématiques grossièrement brassés mais sublimé par le sens du détail ne parvient tout de même pas à faire oublier les plus de 3 heures de métrage à cause des nombreux partis pris qu'on a le droit d'ignorer, d'accepter ou de rejeter selon l'attente que l'on avait alimenté auparavant.

Car oui, plusieurs points peuvent sembler gênant dans ce spectacle, que ce soit les personnages totalement stéréotypés au manichéisme un peu crispant (les gentils bienveillant contre les méchants sadiques), les enjeux totalement vus et revus similaires au premier film, des dialogues et interactions simplistes et toujours cette espèce à l'eugénisme assimilé comme évident.

Cependant on a aussi le droit de prendre ces différents traitements comme un besoin didactique de propulser tous types de spectateurs dans immédiateté du spectacle sans qu'aucun membre de la famille ai besoin de se poser des questions.

Comme dans le premier, le final se clôt comme l'introduction l'avait promis et le raisonnement des personnages est aussi limpide que le comportement d'un enfant devant sa pâtisserie préférée puisqu'on sait à l'avance ceux qui ne risquent rien malgré le danger ou ils se trouvent car on sait qu'il s'en sortira et que le rire reviendra au sein d'une famille unie.

Car oui, Avatar 2, est aussi nuancé qu'un sketch des inconnus sur les bons et les mauvais chasseurs mais on se surprend à jubiler avec un certain sourire malsain lorsqu'un des "méchants" se retrouve massacré.

Car Avatar 2 est aussi instinctif qu'un jeux vidéo mais chaque action réussie nous galvanise au point de s'imaginer vivre avec eux.

car Avatar 2 est aussi bluffant visuellement que le premier à l'époque de sa sortie et ce type d'exploit pour un tel film semble assez rare.

Dans l'académisme totalement assumée de son voyage totalement dépaysant, Cameron parvient tout de même à emplir totalement ou partiellement l'attente de chaque téléspectateur et se fait pardonner des nombreux tics et travers d'écriture.

C'est peut être le seul véritable exploit qu'il a atteint sur la seconde amorce de cette nouvelle saga mais cela en reste un que personne n'avait atteint ces dernières années.