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On l'aura attendu, ce retour ! Douze ans que James Cameron nous ménageait pour son nouveau film (en fait 15 ans, le premier jet remonte à 1994). Depuis son explosion dans les 80's le larron a réussi à faire de chacun de ses films un évènement. Quand il revient, ce n'est pas par la petite porte mais en défonçant la grande d'une ambition de giga-cinéma. Comme on peut l'imaginer, Avatar ne s'est pas fait plus dans la douceur qu'un Titanic. Sa réputation, le metteur en scène ne la doit pas uniquement à ses triomphes au Box-Office mais également à sa vision d'une force colossale. Celle d'un artisan qui construit les prototypes, invente les technologies sur lesquelles tous vont apprendre à se faire la main. Celle d'un conteur s'exprimant en récits dont l'épure mythologique nourrit les fantasmes de générations entières. Tout cela grâce à un équilibre parfait entre la profondeur et formalisme. De l'action, du drame, de l'humour, de l'histoire, de la science-fiction, du passé, du futur, du fun et du fond ; chez James Cameron, le cinéma est total ou n'est pas. Des exemples? Piochez au hasard dans sa filmographie.
Avatar ne déroge pas à la règle.


Sous couvert d'une nouvelle épopée spatiale, et d'un nouveau monde à découvrir, le réalisateur savait qu'il fallait repousser les limites. Il a donc imaginé son nouveau film comme l'acte de naissance d'un nouveau standard : la 3D. Il ne serait pas le premier : Le crime était presque parfait (1954) Les Dents de la Mer 3 (1983) ou Spy Kids 3 (2008) étaient déjà passés par là. Par contre, l'évènement serait d'une tout autre stature (budget monstre de 240 millions $) et fixerait l'horizon pour le cinéma à gros budget.


Bon, allons-y sans détour : Avatar est une date, incontestablement. Un, le film a bien suscité l'engouement que son format laissait présupposer. Deux, il signe le retour de James Cameron aux affaires. Trois, ses forces tout autant que ses faiblesses font du film un incontournable.
Les forces ? En premier lieu, une réalisation d'un enthousiasme presque juvénile. Cameron créé son propre univers et ses propres jouets, alors autant dire qu'il va les exploiter à fond. Forêt extra-terrestre luxuriante, créatures inconnues en pagaille, race humanoïde non répertoriée (les Na'vi') ; le sentiment de dépaysement est incontestable et ça fait un bien fou. Et pour aller encore plus loin, la caméra de Cameron est revigorée : vélocité, fluidité et précision comme un seul et même outil. Le résultat offre de nombreuses images et séquences fortes (imaginez un mix entre Hayao Miyazaki et George Lucas).


Là où Avatar peut laisser (un peu) sur sa faim, c'est justement dans ce qu'il raconte au premier plan. Qu'on ne se raconte pas d'histoire : James Cameron n'est pas un scénariste révolutionnaire. Par contre, c'est un expert dans l'art de synthétiser les influences/craintes pour mieux les réinterpréter. Et très bien, en plus. De son propre aveu, Titanic avait été pitché aux studios comme "Roméo et Juliette sur un bateau qui coule". Dans le même ordre d'idées, ce nouvelle voyage pourrait être résumé en "Pocahontas et un peu de Jurassic Park dans l'espace". Il y a du vrai là-dedans mais s'en tenir là est malhonnête. Les détracteurs peuvent cambrer sur leurs positions, un simple comparatif mettra en avant autant de différences que de concordances. La thématique de la renaissance/transcendance, absente de la relecture Disney, est le premier moteur de son récit (jusqu'à rentrer en osmose avec la technologie utilisée pour le créer). Rayon surprises, c'est plus chiche convenons-en. Il manque ce grain de folie qui animait Aliens, Abyss et les deux Terminator. Mais au delà, combien d'œuvres S.F peuvent se targuer d'avoir renouvelé le schmilblick ? Matrix ou Inception n'ont rien (ré)inventé non plus, par contre l'un et l'autre ont su s'appuyer sur une forme singulière. Ce qui est également le cas ici.


En sons et en couleurs, Avatar en impose énormément. James Cameron peut être tranquille : il fait toujours partie des grands cinéastes post-modernes en activité. Et ils ne sont pas nombreux à pouvoir livrer un blockbuster aussi maousse qui pourtant envoie des coups à domicile. Ce n'est pas la première fois que le réalisateur décoche quelques flèches à la bannière étoilée (cf. Aliens, Abyss). Il s'en donne ici à cœur joie, dénonçant la destruction de l'environnement, questionnant son Histoire (exploitation,et massacres des indiens), l'ingérence dans les pays étrangers (Irak), l'appât du gain (Irak encore),...Pour un film aussi cher c'est plutôt rare. Donc, on ne va pas lui enlever ça. Sans compter que la métaphore d'une renaissance par le biais de ces fameux "Avatar" est en soi plutôt poétique.
La version cinéma présente quelques coupes rendant l'introduction hachée. Un défaut réduit à trois fois rien sur la version longue, paradoxalement plus fluide et mieux aérée. le personnage de Sigourney Weaver ainsi que sa relation à Jake Sully y gagne en finesse. Pour les suites, j'espére des choix narratifs plus téméraires. Car c'est bien la seule et petite chose qui manque à Avatar pour rejoindre les hauts sommets.

ConFuCkamuS
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le 27 juil. 2019

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