Rendre visite à sa famille, c’est souvent une épreuve. Quand Koffi rentre au Congo pour présenter sa femme à sa famille, le jeune homme redécouvre le décalage culturel entre sa vie bruxelloise et la ruralité de son pays natal. Comme sa sœur Tshala ou le jeune vagabond Paco, Koffi est rejeté par ses proches, incapable d’accepter leurs choix de vie et leur contestation des traditions établies. Puissamment onirique, le film de Baloji dévie immédiatement du drame social pour embrasser avec fougue un réalisme magique déroutant et sinueux. À travers la question de la sorcellerie et du mysticisme, le réalisateur belge aborde avec finesse les complexes rapports familiaux, en miroir des difficiles liens contemporains entre la Belgique et le Congo, ainsi que le poids écrasant des traditions. Éblouissant visuellement, le film s’oublie malheureusement petit à petit dans son dispositif nébuleux et fait disparaître avec lui sa trame narrative déjà tortueuse. Si l’on accepte de lâcher totalement prise, le long-métrage s’apprécie alors comme une œuvre quasi-expérimentale, sensorielle et déconcertante. À condition de ne pas avoir de voisins indiscrets ou flatulents.