A l’instar de son cousin asiatique Hopeless, tout les sujets de société passent dans Augure, à travers une histoire personnelle, en l’occurence celle d’un couple interethnique. Alice (Lucie Debay) et Koffie (Marc Zinga) veulent se marier. Par respect des traditions ancestrâles, Koffie doit s’acquitter d’une dot de 5000€ afin de pouvoir épouser Alice, qu’il emmène avec lui à Lubumbashi, à l’extrême Sud de la République Démocratique du Congo, pour rencontrer sa famille. Entre road moavie et romance, entre réflexion religieuse sur le rite catholique congolais mêlé à de la sorcellerie, entre film de gangs et film de famille, Augure réussit l’exploit d’en dire beaucoup en faisant très peu. Ce premier film de Baloji pose des questions psychologiques profondes, notamment la vacuité ou non de l’attachement de Koffie à sa famille, dont elle considère qu’il est un sorcier - pire, une oeuvre de Satan. L’impossibilité de la reconquête familiale pour Koffie, le sentiment d’éloignement de son fils parti en Europe pour la famille, et le traquenard total pour Alice, qui attend alors son bébé, et qui est prise malgré elle dans cette suite d’événements illogiques, inattendus, mais qui donnent lieu à une expression pure et totale des sentiments humains. Un film lyrique, une ode, un refrain : Augure est tout cela à la fois.