There’s no hurry, you see ? We have all the time in the World.

Le chef-d’œuvre. John Barry est habité et propose ses plus belles compositions, aidé du timbre inimitable, rauque et frissonnant de Louis Armstrong . La réalisation de Peter Hunt et le scénario le sont tout autant. Tout concours pour rendre ce film à part et les astres devaient être particulièrement bien alignés. Romantique, émouvant, sexuel, violent et sec dans ses scènes d’actions, une photo sublime, ... Un retour à un univers plus terre à terre après la fantaisie du précédent et un James Bond débarrassé de tous artifices (pas le moindre gadget, sauf si on considère comme tel le décodeur de coffre - photocopieuse). Et pourtant le scénario et la réalisation osent une certaine fantaisie, dans les nombreuses auto-citations à la saga, au private joke pré-générique lancé par un George Lazenby qu’on a tenté de nous faire passer pour Sean Connery durant environ 5 minutes. Fantaisie aussi dans l’intrigue semblant poursuivre ce que On ne vit que deux fois avait installé avec le personnage de Blofeld, pour mieux le balayer, Blofeld et Bond ne se reconnaissent pas créant un jeu ironique sur le changement de casting des deux rôles.
George Lazenby propose un Bond plus désinvolte, presque je-m’en-foutisme dans certaines situations mais toujours avec flegme. Mais surtout plus humains, répondant plus à son instinct d’Homme que d’espion. Telly Savalas compose un Blofeld plus en nuances que Donald Pleasence, débarrassé de son manichéisme forcé et de son artifice faciale. Ses joutes verbales avec James Bond sont un savoureux jeu de chat et souris. C’est parfaitement rythmé, le scénario laisse le temps à tous les personnages d’exister (Bond, Blofeld, Tracy, Draco, Irma Bunt), la réalisation est dynamique mais sait prendre le temps d’introduire ses effets (l’attaque du Piz Gloria et ses magnifiques plans larges sur fond de soleil levant) ou d’étirer ses moments pour accentuer l’angoisse (la fuite de Bond du téléphérique) et le romantisme (Bond et Tracy dans le chalet). On s’implique dans toutes les scènes d’actions (n’en déplaise à Lewis Gilbert). Jamais égalé dans la saga.
ps. une petite ombre au tableau tout de même. Les costumes de Bond m’ont toujours fait tiquer. Passe encore le kilt qui trouve une justification dans l’histoire, mais les chemises à jabots c’est juste pas possible.


Le Générique :
Chanson - Le plus beau thème de la franchise.
Visuel - Le plus moche de la franchise. Les incrustations des scènes des 5 films précédents ne sont pas du meilleurs effets et fort mal intégrées.


LA James Bond Girl :
Diana Rigg aka Comtesse Teresa « Tracy » di Vincenzo. L’intrigue lui donne la place ultime, tour à tour ambiguë, fragile, colérique, amoureuse, téméraire, forte, bagarreuse, femme... Diana Rigg est sublime à chaque apparition.


LA réplique :
«It’s all right... It’s quite all right really... She’s having a rest.»
«We’ll be going on soon... There’s no hurry, you see ?»
«We have all the time in the World.»


LA scène :
Monsieur et Madame Bond sont radieux et respirent le bonheur en quittant leur noce. James s’en veut de n’avoir rien offert à Tracy. Celle ci rêve à ce que sera leur avenir entourés de 6 enfants comme cadeau de mariage. Un arrêt impromptu pour enlever les décorations sur la voiture. Une fleur... Il m’aime un peu, beaucoup à la folie. Un avenir... auquel mettent fin Blofeld et Fräulein Irma d’un balle dans le pare brise... We have all the time in the world.
Le plus triste, le plus émouvant, le plus romantique, le plus beau des finals. Jamais égalé.

SemWen
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le 11 févr. 2021

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