Au-dessous du volcan par Teklow13
Cette adaptation du roman de Malcolm Lowry est un de plus beaux films de Huston. Il y dresse le portrait d’un homme qui sombre dans la déchéance et se consume à petit feu mais à grandes gorgées de Mezcal. Cet homme c’est Geoffrey Firmin, ancien consul britannique, campé par un Albert Finney génial et totalement habité. Cet homme s’enfonce dans l’alcoolisme après que sa femme l’ait quitté et déambule dans les rues poussiéreuses d’une bourgade mexicaine.
C’est le jour de la fête des morts, avec tout son lot de folklore qui l’accompagne. Et la femme qui l’avait quittée refait surface. Cette femme c’est Jacqueline Bisset, plus radieuse, divine et émouvante que jamais.
Le film doit se dérouler sur 2 jours, et on y voit presque rien, juste des personnages qui se trimballent avec un passé qui hante, mais qui restera dans l’ombre, et un homme qui face à une rupture amoureuse se noie dans l’alcool. S’il est marqué par des éléments symboliques, le film jouit surtout d’une belle liberté, Huston déroule un récit en temps réel, sans que l’on ne sache vraiment d’où l’on vient ni où l’on va. Il s’attarde parfois sur des à-côtés, filme le Mexique, des taureaux, des gens déguisés, une fête foraine, et saisit au passage les personnages principaux qui errent et s’enfoncent dans leur drame. Ce n’est pas un film sur l’alcoolisme à proprement parlé, comme peuvent l’être les magnifiques « Le Poison » de Wilder ou « Le jour du vin et des roses » de Edwards. L’alcool n’est que l’outil permettant l’autodestruction, l’élément de substitution qui permet à cet homme d’oublier, de tenir, d’en finir et de décharger tout l’amour qu’il ne peut plus donner par ailleurs.
C’est la fête des morts, et cet homme avance, fantomatique, mais qui n’est plus que le reflet de lui-même, peu à peu il referme le couvercle du cercueil.