Oubliez les Las Vegas parano, les Requiem for a Dream, les Limitless et autres films psychédéliques, nous avons là une véritable perle du genre. Altered States est pour le coup un sacré numéro, au point où, à certains moments, j'ai posé mes mains sur ma tête d'un air de dire "Haaaaaaaa" (en hurlant). Car oui, regarder ce film équivaut à vouloir s'enfuir telle une belette sur laquelle on aurait tiré un coup de fusil, tellement ce film est coup de poing. Si la trame principale est tout simplement la réflexion de l'amour chez une personne, on retiendra essentiellement les courts passages d'un bad trip total qui font vivre à William Hurt un périple de la rivière du Styx jusqu'au confins de l'enfer. Si le personnage, par les drogues qu'il ingère, va jusqu'à ressembler à un cornichon ignoble quand il se voit en pleine remontée acide, il n'en reste pas moins que c'est le sentiment amoureux de ces deux êtres (lui et sa femme), accroché comme les sangles d'une salopette à un point commun, situé au niveau de la nuque, qui tient en haleine. Cette nuque dans le film (pour ne pas abuser des métaphores) est en réalité le fondement de notre monde, et c'est ce que va chercher notre scientifique dans le film. Fini la recherche de l'ordre suprême, bonjour la recherche de la constitutionnalité des choses. Notre scientifique s'intéresse à la base de la connaissance, à chercher la pure vérité comme les philosophes de l'Antiquité souhaitaient le faire. Car Altered States est avant tout un film philosophique, qui traite de la folie des scientifiques à vouloir tout savoir, tout démontrer, et repartir à la base de toute chose aux périls de leurs vies, tel le docteur Frankenstein et sa folle créature. Si la forme cinématographique n'est pas d'une beauté exceptionnelle, c'est plus le fond auquel il faut s'attacher, au sens de ce film, et c'est d'ailleurs pour cela que je ne m'attarderais pas sur le jeu des acteurs (qui est très bon rassurez-vous) ni à la musique du film qui à l'air d'avoir été faite à partir d'un simple xylophone tellement les sonorités paraissent redondantes. Cependant, les effets spéciaux sont très bien réalisés pour l'époque et pour un film de cette nature, et l'univers oppressant créé est tellement bien retranscrit que je vais qualifier ce film de chef d'oeuvre, pour le moment intense qu'il m'a fait passer devant mon écran et parce que c'est un film qui ne s'oublie pas. Amis frillants de sensations fortes en soirée (de préférence), foncez !
Simon_Besançon
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le 19 mai 2014

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Simon Besançon

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