Contagem, ville périphérique de Belo Horizonte. L'horizon, justement, est particulièrement bouché pour ses habitants des quartiers populaires, sans grand espoir d'atteindre le "cœur du monde", soit une autre vie, moins précaire et plus digne. Dans ce film choral, Gabriel et Maurilio Martins parlent de gens qu'ils connaissent bien, proches de ceux avec lesquels ils ont grandi, ce qui donne à Au cœur du monde une authenticité certaine, renforcée par le travail sur la bande sonore qui donne l'impression d'une immersion totale. Le film est sincère, brutal et politique mais sa narration semble malgré tout erratique, les événements s'enchaînant dans une sorte de désordre qui dessert son propos. C'est encore plus vrai dans sa dernière partie, quand le long-métrage se transforme en thriller, avec un braquage dont on a du mal à saisir tous les tenants et les aboutissants. La forme collective du film qui ne donne la vedette à aucun personnage en particulier participe de sa force de conviction mais contribue dans le même temps à disperser l'attention avec un côté foisonnant qui dilue l'émotion qui devrait être suscitée. Une deuxième vision du film contribuerait sans doute à davantage l'apprécier tant il y a là une frustration agaçante à ne pas pouvoir s'impliquer plus et à ressentir la tension ambiante.

Cinephile-doux
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le 21 déc. 2019

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