Sorti de ce film de ce film on comprend vite pourquoi Berkley est à part : aucune privée n’aurait jamais accepté qu’on la montre sous un tel jour. Ici on voit tout de Berkley, les cours et le chancelier, la vie de campus et les shows étudiants bien sûr, mais aussi les couloirs, les manifs et les discussions sans fins. C’est surtout ce dernier point qui est marquant, les discussions sont montrées sous leur vrai jour, souvent assez longues, souvent loin de l’image du discours hollywoodien, même si l’on a affaire à de formidables orateurs. Une fac c’est grand, c’est lourd à gérer, c’est plein de détails à la con et en même temps c’est formidablement bouillonnant, profondément motivé par la connaissance. Le film nous donne toutes les cartes pour observer ce bordel bien organisé, le système émergent de tous ces avis contradictoire et pas toujours bien cohérents.
Sur le contenu on peut en discuter à l’infini, je citerai trois choses : le contexte de désengagement de l’état et le coût des études, omniprésent ; les cercles, tout le monde discute de tout, tout le temps et en rond, il y a même un amphi en rond ; il y a un seul mec pour tondre toutes les pelouses de la fac. La réal est vraiment intéressante. Les plans sont longs pour aller au delà de la petite impression et nous donner un minimum de profondeur. La caméra tréssaille, bougeote un peu, parce qu’ici rien n’est stable, tout est toujours en construction, en redéfinition.
Film exigeant et sans concession, on sait ce que l’on fait quand on décide de se poser 4h devant des plans presque fixes, mais ça en vaut très largement la chandelle.