Petit résumé historique
A la fin de l'ère Edo, deux pouvoirs cohabitent : la Cour Impériale et le Shôgunat. Dans le film, le shôgunat est représenté comme vil et cruel : la torture jusqu'à la mort pour les proches des...
Par
le 14 août 2017
2 j'aime
Il faudrait créer une sous-catégorie spéciale de chanbaras pour ceux qui placent leur récit dans un cadre historique extrêmement touffu, difficile d'accès, pétris de conflits voilés et de complots obscurs qui ne font que complexifier la narration déjà particulièrement gourmande en dialogues épais. Un autre film japonais sorti la même année m'avait fait récemment le même effet : "Le Grand Attentat", de Eiichi Kudō, depuis corrigé en un certain sens par "Les Onze Guerriers du devoir", plus lisible et digeste. Car précisément, digeste, ce "Assassinat" ne l'est que très modérément, et de manière épisodique seulement.
Tout juste ai-je eu l'occasion de comprendre que dans le cadre retenu, en 1853, la période politique était très instable avec d'un côté l'empereur et de l'autre le shogunat. Les remous existants se trouvent grandement amplifiés par l'arrivée d'un navire de guerre américain dans la baie d'Edo : la tension monte d'un cran entre les samouraïs impériaux et l'autorité du shogun. Sur fond de xénophobie, le pouvoir en place gracie le ronin Hachirō Kiyokawa (un personnage historique ayant réellement existé), accusé de meurtre, pour mieux le conduire à déstabiliser ses adversaires et mener une troupe contre la révolte de ses pairs en cours. Mais le protagoniste, interprété par le charismatique Tetsurō Tamba, ne se contentera pas d'une bête obéissance.
Le souci dans cette trame narrative extrêmement riche, ce sont ces multiples flashbacks qui arrivent sans prévenir et se terminent sans rupture particulière. Ils éclairent la personnalité du personnage, d'un côté, mais d'une autre ils rajoutent une couche de complexité dans le récit. J'avoue avoir été paumé plus d'une fois dans les temporalités. Masahiro Shinoda est en tous cas un réalisateur attaché à la forme, avec beaucoup de dispositifs réussis, des éclairages magnifiques en clair-obscur, des arrêts sur image frappants, une vue subjective étonnante sur la fin, et surtout cette violence qui surgit enfin après 1 heures de discussions. Et ça tranche. Tetsurō Tamba se voit dans sa démarche confronté à Isao Kimura, créant une dynamique d'alliances pas toujours évidentes à cerner. Le chaos de cette période est certes palpable, entre les deux pôles formés autour de l'empereur et du shogun, mais la confusion traverse clairement l'écran.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les films en Noir & Blanc par choix esthétique, Top films 1964, Avis bruts ébruités, Mes chanbaras et Cinéphilie obsessionnelle — 2021
Créée
le 21 mai 2021
Critique lue 152 fois
7 j'aime
D'autres avis sur Assassinat
A la fin de l'ère Edo, deux pouvoirs cohabitent : la Cour Impériale et le Shôgunat. Dans le film, le shôgunat est représenté comme vil et cruel : la torture jusqu'à la mort pour les proches des...
Par
le 14 août 2017
2 j'aime
Je confirme. Le film traite de la révolte des samouraïs réprimée par le Shogunat. Il y a des airs de 11 septembre. C'est trop moderne comme film. Surtout la caméra subjective à la fin j'aime pas,...
Par
le 3 juin 2017
1 j'aime
Assassinat c'est un peu comme si Godard avait décidé de réaliser un film de samouraïs tant Assassinat abuse de dialogues et encore et encore. Les personnages ne font que ça parler et parler à...
Par
le 30 mars 2013
1 j'aime
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
142 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
138 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11