Si le casting d'Assassin's Creed pouvait présager d'un résultat au moins honnête dans le rôle du divertissement de bonne facture, son scénario et l'image globale dégagée par le film viennent anéantir tout espoir. Nouveau raté qui vient allonger une liste de plus en plus longue d'adaptation de jeux vidéos qui ne tiennent aucune des promesses de départ, on ne retiendra pas grand chose de ce film si ce n'est un ennui retentissant.


L'ennui.


La faute surtout à un scénario bancal qui n'arrive jamais à faire monter une quelconque pression ou même un possible intérêt pour des personnages on ne peut plus mal écrits. Tous les poncifs du genre sont présents : un anti-héros qui va comprendre ses responsabilités et finir par se retourner contre le grand méchant qui le manipulait à l'aide de ficelles grosses comme des cordes (coucou le collier de la maman morte), une méchante pas si méchante, une société secrète qui veut anéantir la libre pensée afin d'éviter tout conflit et dominer l'humanité toute entière, rien que ça. Les séquences s'enchaînent et se ressemblent, passant d'une ambiance de laboratoire futuriste glaciale à des combats d'acrobates dans l'Andalousie de l'Inquisition au fur et à mesure que le film avance sans réussir à instiller une once d'intérêt chez le spectateur pantois.


Les personnages également sont très mal écrits et les séquences de présentation sont lourdingues même si bien trop courtes. Tant et si bien qu'il est impossible de s'attacher à tel ou tel destin puisqu'ils ne font que passer devant la caméra pour montrer dans un final révolutionnaire les différentes capacités qu'ils ont pu acquérir lors de leurs passages respectifs dans la machine. C'est symptomatique du grand spectacle de ces dernières années : on met à profit des séquences d'action défiant les lois de la physique pour toujours plus de sensationnel sans s'attarder suffisamment sur la construction d'un récit intelligent avec des personnages attachants. Et si, dans le cas d'Assassin's Creed, il est normal d'avoir de nombreuses séquences spectaculaires, rappelant les différents jeux dont est tiré le film, le film oublie complètement d'intégrer une histoire assez originale pour y trouve un quelconque intérêt. Clairement, rien ne sert de montrer un "leap of faith" et un aigle pour capturer l'essence d'un jeu, il faut y ajouter un soupçon d'originalité et mélanger le tout pour obtenir un rendu assez homogène pour que le récit soit un minimum distrayant si ce n'est intéressant.


Sans être expert en direction de la photographie, on notera également des choix hasardeux lors des séquences en laboratoire et des effets de lumière hideux lorsque le héros se bat dans le passé de son ancêtre. L'image est au mieux pas très nette, au pire floue, ce qui nuit à la fluidité des scènes d'actions. On voit des personnages se battre, tourner dans tous les sens, grimper aux murs sans qu'on comprenne parfaitement le sens de l'action. Si c'est un choix artistique, alors il n'est pas forcément judicieux et vient ajouter un défaut à une liste déjà bien trop fournie.


Enfin, on ajoutera que Michael Fassbender a vraiment du mal à croire à son rôle et que Marion Cotillard cabotine une fois de plus dans un film hollywoodien. Quelques seconds rôles viennent se perdre dans l'aventure : Jeremy Irons ou Charlotte Rampling font leur apparition à l'écran pour gagner un cachet et puis s'en vont. Tous ces éléments résultent en un film catastrophique, pas vraiment fini à la fin ouverte dont on espère qu'elle restera ainsi. A oublier. Vite.

Carlit0
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le 21 déc. 2016

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Carlit0

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