Apocalyptic
3.7
Apocalyptic

Film de Glenn Triggs (2014)

Film australien vu à l'occasion d'une soirée spéciale du festival Mauvais Genre à Tours.

Deux documentaristes assistent à une réunion contre l'addiction (drogue, alcool ...). A cette occasion ils interviewent un individu disant avoir fait partie d'une secte mystérieuse. Ni une ni deux, nos deux compères sautent sur l'occasion et décident d'aller enquêter sur cette organisation. S'en suit donc une séquences de questionnement sur prétendue secte des habitants du coin, peu de réponses, et nos protagonistes décident d'aller fureter dans le bois où d'après la légende, notre petite communauté a résiderait. Une fois arrivé, nos documentaristes sont rejoins par deux petites filles, à l'allure bien austère, faisant partie de cette secte. Les yeux bandés, nos deux principaux protagonistes sont donc emmenés dans leur lieu de résidence tenu secret. Une fois arrivé ils découvrent une petite société auto suffisante, coupée du monde, repliée sur elle même, constituée de femmes, de jeunes filles, et enfin de leur grand gourou, qui a l'immense privilège de recevoir la parole de Dieu. La classe. Pourtant, malgré cette ambiance bon enfant, ce lieu cache de multiples et terribles secrets MWOUAHAHAHAH..... ce teasing de malade).


Autant le dire d'emblée, le scénario n'a vraiment rien d'original, tout est parfaitement stéréotypé et le film ne fait preuve que très rarement d'originalité. Tout (ou quasiment) est cousu de fil blanc. Après, je n'ai rien contre le film reprenne les codes de son genre, copie ce qui se fait par-ci par-là, mais le minimum est de bien le faire, ce qui n'est clairement pas le cas ici. Exemple d'éléments présents un peu partout, une prophétie sur la fin du monde, de la consanguinité, ou encore pour un exemple très précis, le fait qu'à part le Moise des temps modernes, aucun homme à l'horizon, on devine donc aisément le sort qui leur est réservé, et le passage de cette pseudo découverte ne provoque aucun effet sur nous.

Un des autres problèmes lié au scénario est le manque de sensations fortes que devrait théoriquement provoquer le film. Un petit regard sur les informations liées à la soirée du festival nous apprend que les longs métrages présentés sont interdits aux moins de 16 ans. De plus, le film est classé dans la catégorie épouvante-horreur. Et enfin, l'affiche du film nous montre que nous devrions avoir à faire à un film assez dérangeant, malsain, glauque, horrifique etc etc. Hors, que nenni mes amis ! Publicité mensongère à tous les niveaux ! Le film ne prend jamais aux tripes, ne fait jamais sursauter, et encore moins crier. Pourtant, on attend patiemment sur son siège, on se dit qu'étant donné que l'action est longue à arriver, quand le temps sera venu, cela va péter dans tous les sens, que l'hémoglobine va gicler sur tous les murs, que les têtes seront tranchées, les pieds découpés, les torses lacérés, les yeux éclatés, les oreilles cisaillées, les anus profanés ... (ça c'était peut être de trop). Mais les amis de la pudeur seront aux anges, rien de tout cela ne va arriver. Et c'est bien la le principal problème. Non pas que j'aurais voulu voir ce que j'ai précédemment évoqué, mais je voulais vraiment avoir « peur ». Du coup, une seule scène, vers la fin, celle de la maison pour ceux ayant vu le film, est un peu, stressante ou oppressante (bien que ridicule sur certains aspects...).
Un bilan bien maigre pour un film d'épouvante-horreur.

Pour continuer dans les critiques négatives du film, on peut évoquer les aspect techniques du long métrage. Cela vient peut être de moi, mais je trouve la réalisation moche à souhait. Certes, le film voulait se construire comme un documentaire, tous les angles de vue viennent des caméras des protagonistes, un peu à la Cloverfield, donc dans un sens c'est clairement voulu. Peut être cela est il censé provoquer un sentiment de projection du spectateur qui vivrait directement les péripéties à l'écran, et rendre le film plus immersif. Mais personnellement je déteste, j'abhorre même, soyons franc, ce procédé de réalisation, je trouve ça réellement moche, plutôt inutile et rebutant qu' immersif. Et même en prenant en compte cet élément, ça ne reste vraiment pas agréable à l'œil.
Bon, après, pour un film à budget modeste on me dire que c'est peut être aussi plus pratique à faire ...


Pourtant, tout n'est pas non plus à jeter dans le film, la première partie du film est plutôt plaisante, très liée à l'aspect documentaire du film. Ainsi le début de l'enquête, la découverte de la secte et de son fonctionnement est plutôt agréable, l'ambiance est sympathique, mais malheureusement, ça s'étire, les séquences se répètent, le récit n'avance pas, et on s'enfonce dans l'ennui, profondément. Ennui d'ailleurs, fortement partagé par le camarade GagRealthe, qui a souffert avec moi, c'est beau la solidarité.
Mais c'est dommage, ça partait pourtant « bien ».

Afin de ne pas être trop méchant avec ce modeste film (sens de son budget et de sa médiatisation), je peux essayer de lui trouver une autre petite qualité... On peut évoquer rapidement les acteurs, qui dans l'ensemble sont plutôt «bons», mention spéciale au gourou qui habite vraiment son rôle, je le soupçonnerais presque de vraiment faire partie d'une de ces sectes dans la vie, mais bon là je m'égare en supputations.


Bon, du coup, je conseillerais seulement ce film à ceux souhaitant constater comment on peut rater un film d'épouvante-horreur. A regarder seulement en étant en forme par contre.


PS : Heureusement, le film a été projeté en premier pendant la soirée spéciale du festival, sinon je pense que moi et mes camarades senscritiens aurions pu faire un petit somme.

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le 19 avr. 2014

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