Mieux vaut 12 ans trop tard que pas du tout

Anamorph est un sous-sous-sous Se7en avec pas mal de style ; le serial tueur est un esthète talentueux pour peu qu'on aime Francis Bacon et les installations d'art contemporain, mais sur un scénario déséquilibré, cacophonique et incohérent. Comme si le fait de nous imposer "l'enquête" d'un très mauvais inspecteur de cinéma ne suffisait pas, le réalisateur-scénariste nous propose un méchant particulièrement transparent... c'est un peu problématique quand on essaie de faire un film de tueur en série stylé. Vous me direz et vous n'auriez pas fondamentalement tort :

Mais alors, c'est tout pourri, que peut-il bien rester ?

Reste la photo, pas mal du tout (excepté les quelques effets de manche lors des flashbacks) et les meurtres élaborés, rappelant ceux de Saw III. C'est pauvre, limite ringard même, puisque Se7en était passé par là 12 ans auparavant et que la série des films Saw en était déjà à son quatrième opus à la sortie du film mais ça évite au spectateur de piquer du nez. Et puis Willem Dafoe fait ce qu'il peut, comme d'habitude. C'est d'ailleurs plus dans les trois courtes scènes qu'il a avec Cléa DuVall (à qui trop peu de réalisateurs de cinéma pensent), qu'il faudra aller chercher une quelconque satisfaction. Car ces trois scènes-là sont les plus réussies et font tout l'intérêt du film.