Les ailes brûlées (Et tout ça pour ça?)
"Thom'? le dernier Eastwood, ça te branche?
- Euuuuh, mouais, pourquoi pas... C'est le sniper qui tue pleins de gens?
- Euh ouais, j'aimerais voir si ce n'est que cela ou non.
- J'en suis! Rendez-vous?
- 20h at home, prépare le pop-corn!"
American Sniper, l'histoire de Chris Kyle, sniper ayant eut plus de 160 morts crédités lors de la guerre d'Irak, considéré par ses collègues comme une légende vivante des SEALS, l'histoire commence avec l'enfance et ses actvités de "Cow-boys" au Texas puis le déclic qui lui donne envie d'être SEALS et enfin le déclic lui donnant envie de partir en IRAK. Le film oscille ensuite entre les "OPEX" et ses perm' aux Etats-Unis.
Histoire assez impressionnante, que notre cher conservateur Ricain Eastwood ne magnifie pas, ne glorifie pas, mais il nous livre un film, en somme, totalement classique, il n'y a pas vraiment de passages métaphoriques, ni d'essais stylistiques, mais du classique. Ce qu'aime faire Clint (oui, nous sommes intimes) c'est de montrer clairement la violence dans ses films, que ce soit dans Million Dollar Baby, Gran Torino, et j'en passe, la violence affichée (ou non) à l'écran est crue, prenant aux tripes et donnant envie de détourner les yeux. Toutefois, dans le film, Clint nous montre des meurtres d'enfants (un par Chris Kyle). D'ailleurs il faut que je revienne à celle-ci: Chris abat premièrement un enfant puis sa mère... Et ça semble ne rien lui faire... Clint veut-il nous montrer que ça ne l'affecte absolument pas? Que c'était pour "sauver" les Etats-Unis? ou juste pour choquer? Bref, le spectateur finit dubitatif.
Mise à part cela, l'histoire suit en fait la traque d'un tueur Irakien surnommé le boucher, et d'un Sniper qui tente sans cesse d'avoir Chris Kyle. Ce sont ces éléments qui créent l'arc narratif et qui donnent l'envie à Chris Kyle de retourner en Warzone. Classique, mais ceci dit, on suit (pas avec plaisir mais) de manière intense la suite de la brigade des SEALS que Chris Kyle dirige.
En parlant de Chris Kyle et de direction, parlons de Bradley Cooper: un acteur que j'aime beaucoup, qui a connu une redirection de carrière, identique à celle de Matthew McConaughey, (sauf qu'il l'a fait depuis 4 ans déjà) très intéressante, et qui est gagnante. Dans ce film, c'est la première fois qu'on voit Bradley Cooper dans un film de guerre, ou un film avec des intentions sérieuses, armes aux poings. Il est bon. Il est même très bon! Il a effectué une transformation physique assez énorme! On le voit, on ne voit plus le beau gosse surfeur de Hangover (1, 2, et 3), mais un ours, massif, puissant et impressionnant, et sa prise de poids et de muscle n'entache rien dans son talent. Bradley Cooper est bon dans ce film, mais sa performance est toujours en deçà de Silver Lining Playbook (Happiness Therapy en VF). Est-ce que sa nomination aux Oscar 2014 était méritée? Non, c'est purement politique à mon avis. Mais attention, il reste fantastique. Il est massif mais incroyablement doux avec sa famille (enfin à la fin), il est puissant et quand il a de l'émotion à faire passer, il le fait.
Ce film a eut de multiples nominations aux Oscar 2014... Je ne vois que le côté politique qui explique ces nominations. Je ne dis pas que le film est mauvais bien au contraire, il est bourré de qualités, mais pas au point de faire concurrence à The Imitation Game ou A Theory Of Everything (Birdman, je ne l'ai pas encore vu).