Gerardmer 2024, jour 4
L'un des tous meilleurs films du festival pour ma part, et un prix du jury tout à fait mérité.
Son ambiance hyper réussie, grâce à un grotesque assumé et magnifiquement dosé qui permet d'être tout à la fois hilarant et inconfortable dans certaines scènes, une mise en scène efficace, avec de superbes décors et une belle photo. Enfin, une autre grande qualité, les personnages et leurs interprètes.
L'histoire nous invite à suivre Ed, un adulte en pleine recherche d'identité, ayant été adopté et échouant à retracer ses origines afin de connaître sa vraie famille. Sa copine, Riley, va lui offrir un test ADN mis en place par une startup qui va aboutir à la découverte d'un frère jumeau.
Ni une ni deux, le contact est établi, et nos deux tourtereaux s'envolent pour le Portugal, en pleine nature, dans l'immense demeure partagée par son frère jumeau et leur mère, qui lui apprennent qu'il a été kidnappé enfant. Evidemment, les retrouvailles ne seront pas de tout repos, loin de là.
Le récit va dérouler petit à petit ses secrets, parvenant à bien maitriser le rythme des révélations, rendant le jeu de la découverte ludique et assez jubilatoire, pour nous démontrer à chaque instant que les apparences sont trompeuses, jusqu'au personnage principal, qui, s'il semble être Ed au début de l'histoire, va progressivement se révéler être l'excellente Riley, à laquelle on s'attachera facilement, et dont le destin nous tiendra en haleine tout du long.
Cependant, les autres ne sont pas en retrait, en dehors de Ed, volontairement, du fait de sa situation et de son état d'esprit.
La mère est réussie, inquiétante, grotesque, planant comme une menace fourbe tout du long. Mais le meilleur antagoniste, ce sera le flamboyant Manuel, frère jumeau de Ed. Tout à la fois intrigant, malsain, peut-être encore plus grotesque que sa mère au point d'en devenir hilarant par moments, il est la plus grande réussite du film avec Riley. De sa relation avec sa mère, en passant par sa démarche, son assurance, sa diction, c'est un petit bijoux sale que l'on prend plaisir à détester.
Si l'ensemble fonctionne dans une alchimie presque parfaite, je retiens un passage qui illustre à merveille le coté malsain et volontairement grotesque, à savoir la danse. Du moment ou Le Magnifique Manuel vient réveiller Ed, au retour dans la demeure de Riley découvrant la famille recomposée en pleine chorégraphie de l'enfer, tout est jouissif.
Je conseille donc fortement le visionnage de ce film qui sort tout bientôt en salle, que j'irai probablement revoir, et j'espère qu'il connaitra son petit succès car il représente une super réussite.