Dommage, l'esthétique est intéressante et est très captivante au début mais l'effet ne dure pas. On sent bien l'ambiance de la fin des années 90 et du début des années 2000. À ce niveau, le film nous offre une bonne immersion. Je trouve que la photographie est pas mal également, sur certains plans avec de belles lumières. Mais je n'ai pas pu digérer ce film. Pourtant, j'ai fait un effort et j'avais deux bonnes heures devant moi pour le voir tranquillement...
Certains plans auraient mérité plus de longueur et de lenteur, et inversement pour d'autres. Pour moi, le film est un peu trop long. Les discussions sur le forum aux sons du clavier d'ordinateur avec l'image noire qui coupe le film et les textes qui s'affichent et les différents effets (en plus de suivre avec les sous-titres (car VOSTFR)) alourdissent le tout.
J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages sur la durée, j'ai eu l'impression d'être passé à côté du film et le capital empathie pour eux était bien bas. J'ai eu du mal à saisir tout ce qu'il se passait, les motivations des protagonistes, et surtout, j'ai perdu de l'intérêt au fur et à mesure que le film avançait, et j'ai décroché jusqu'au Twist mais même à ce moment-là, j'étais déjà ailleurs...
En comparaison avec d'autres films abordant des thèmes similaires, comme "Después de Lucía", que j'ai pu voir il n'y a pas si longtemps, le traitement de la violence adolescente dans "All About Lily Chou-Chou" semble moins authentique, moins percutant et surtout moins "réel" (on se sent moins concerné par ce qu'il se passe à l'écran).
L'esthétique m'a fait penser au film 'Les Anges déchus' de Wong Kar-Wai (où j'avais également écrit une petite critique : https://www.senscritique.com/film/les_anges_dechus/critique/276651400). Tout dans l'image et dans l'effet, rien dans la substance, l'émotion, la consistance, la chair.
Et au final, le film peut donner l'impression d'être prétentieux par moment, alors que je pense qu'il souffre plutôt d'une certaine ambition esthétique, au détriment de sa narration et de l'émotion et sert aussi de support aux envies créatives et expérimentales du réalisateur. Certaines coupures du montage étaient bien curieuses, hasardeuses, mais participent à l'esthétique globale tout en laissant une impression de brouillon. Personnellement, j'ai apprécié le passage en found footage.
J'avais commencé la filmographie de Shunji avec 'Picnic', et j'avais bien aimé. Je vais lui laisser une nouvelle chance avec 'Swallowtail Butterfly' dès que j'en aurais l'occasion.