Alita : battle angel est l'adaptation du somptueux manga Gunnm (qui s'appelle Alita dans la version US). Les fans de ce manga, dont je suis, pouvaient craindre le pire tant ce chef d'oeuvre narratif possède une profondeur et une subtilité rare.


Première impression après la séance : le film est efficace, impressionne visuellement et ne dénature pas trop le matériau d'origine.
Efficace il l'est assurément car les 2 heures de séances se terminent très rapidement. Le rythme est soutenu et alterne entre scènes intimistes et combats urbains.
Visuellement, il tient la route et les effets spéciaux sont utilisés à bon escient, sans tomber dans l'outrance comme c'est trop souvent le cas. J'ai néanmoins été un peu gêné par la taille des yeux d'Alita et n'ai pas vraiment compris l'intérêt de les faire aussi énormes. Les sentiments qu'elle dégage sont explicites et l'actrice n'étant pas mauvaise, était-il indispensable d'en passer par là ?
Ce personnage principal demeure, dans les grandes lignes, fidèle à son modèle, même si, format cinéma oblige, les raccourcis sont nombreux dans son évolution. Les autres personnages, dont le docteur Ido en particulier mais aussi Chiren et Vector, sont bien incarnés par leurs acteurs(trice) respectifs(ve). J'émettrai une réserve pour Hugo qui me semble un peu trop m'as-tu-vu pour le rôle.
Pour ce qui est de l'univers, il apparaît relativement fidèle, quoique la ville sous Zalem soit bien plus propre qu’originellement. On ne sent que peu le danger qui réside dans ses ruelles sordides. On ne devine également que trop peu les rôles dévolus à la cité dans le ciel et celle tapie dans son ombre. Mêmes si les étapes que franchit Alita sont rapidement expédiées (chasseuse de primes, championne de Motorball), elles ont le mérite d'exister.
Si la partie visuelle est assurément le point fort du film, que le scénario reste acceptable, la bande son ne restera pas gravée dans les oreilles. Aucun thème mémorable n'émerge et c'est bien dommage.


La fin se termine de façon frustrante, le docteur Nova n'ayant été évoqué que le temps de quelques regards mais la scène finale appelle irrévocablement une suite. L'existence de celle-ci dépendra sans doute des résultats au box-office. Mais on peut sans bouder son plaisir aller voir ce film qui, sans être un chef-d'oeuvre, a rempli le sien, d'office.

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le 16 févr. 2019

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