Projet initial réservé à James Cameron, ce sera ensuite au tour de Robert Rodriguez de s’en occuper, par souci d’emploi du temps pour le réalisateur d’Avatar. Rodriguez, réalisateur et metteur en scène atypique possédant à son actif un sacré palmarès, avec les moyens “Spy Kids”, le gore “Planet terror”, et les parfaits “Sin City”, eux aussi adaptés de comics.
Alita : Battle Angel, film d’aventure - science fiction est l’adaptation du manga Gunnm, écrit et réalisé par Yukito Kishiro dans les années 90. Univers Cyberpunk se déroulant dans un futur dystopique, violent et extrêmement sombre. On y découvre une population coupée en deux. Les riches, résidant sur Zalem, une cité flottante, en sécurité. Et les pauvres, vivant dans la décharge de Zalem, qui se font améliorés physiquement pour faire subsister la loi du plus fort.
Robert Rodriguez se retrouve donc avec le budget colossal de 200 millions (65 millions pour Sin City ) pour réaliser ce long-métrage, épaulé par James Cameron, producteur sur le film. Les équipes des deux réalisateurs vont donc collaborer ( Lightstorm et Troublemaker ). On retrouve donc beaucoup d’Avatar dans ce nouveau projet. Pour un film a gros budget, la production à tout de même voulu reconstituer une grande partie de la ville de Zalem, ensuite retouché en Post-production. Geste honnorable de la part de l’équipe technique car tout le film aurait pu être tourné sur un fond vert.
Lecteur de quelques manga Gunnm, je ne suis pas allez voir le film en ayant la prétention d’en être un fan Hardcore. Mais étant fan d’univers Cyberpunk à la Ghost in the shell, Akira, ou encore Gunnm, et encore plus fan des projets entourant Rodriguez et Cameron, il faut dire que Sin City et Avatar sont des piliers du cinema moderne, ne serait ce que sur le plan visuel . J’attendais donc le film au tournant.
La rigueur dans la reconstitution de l’univers de Yukito Kishiro, visuellement et narrativement résulte d’une maitrise totale de toutes les techniques que connait le cinéma moderne, allant du jeux de lumières, aux mouvements de caméra parfaitement synchronisés avec les chorégraphies des personnages. Ils nous mènent tous magistralement d’un point A à un point B, sans la lourdeur visuelle que d’autres réalisateurs maladroit nous auraient proposés ( coucou Steven S. Deknight. ). Absolument tout les détails qui passent dans le cadre de la caméra sont jouissif et l’on aimerait pouvoir ralentir le temps pour se rincer l’oeil ad vitam aeternam. Épicentre de ce long métrage, Alita est le fer de lance du projet. une motion capture invisible car parfaite. Un personnage profond, interessant, naïf et courageux, palette de caractère qui l’emmènera à rencontrer ses antagonistes et à vouloir découvrir ses mystérieuses origines. Le film nous prouve une fois de plus que Cameron est toujours dans son élément.
Le long-métrage qui s’entoure d’un casting monumental avec deux des acteurs les plus en vogue à Hollywood ( Mahershala Ali et Christoph Waltz ), souffre toutefois d’une Jennifer Connelly absente, amenant plus de problèmes au scénario qu’elle n’en résout, d’un simple caméo pour Edward Norton et d’un choix de casting douteux pour le jeune Keean Johnson, moins charismatique qu’une huitre, pour un rôle qui aurait gagné en profondeur avec plus de talent.
Si le sang n’est pas rouge mais bleu, ça passe tranquille, tu peux décapiter tout le monde et on gardera notre PG-13.
La violence du manga est toutefois respectée, même si habillement camouflée. Et on la retrouvera beaucoup lors des scènes de confrontations, ou du Motorball, sport futuriste ultra violent, mélange de course avec du football américain, avec comme récompense un allé simple pour Zalem. Ce qui donne certaines motivations et donc un déchaînement de violence sans précédent. Du coté spectateur, les scènes de ce sport nous livreront le meilleur passage du film. Rythmé, bluffant, exemplaire et jouissif.
Ma seule réserve réside dans les motivations des protagonistes. Ils sont vivants, heureux ensembles, et en bonne santé. Leurs différents buts sont finalement mieux amenés lors des derniers chapitres, dans une accélération des péripéties dantesque, à coup de vendetta et de scènes nerveuses, pour finalement aboutir sur une fin non-conventionnelle et plaisante.
Au fond de moins, j’espère que les chiffres du box offices seront positif et que l’on aura le droit à une suite pour cette aventure.
La bande originale composé par Tom Holkenborg ( Junkie XL ), est en adéquation avec le film et nous propose quelque chose à la hauteur du projet. À coup d’orchestre, de synthé métallique reflétant le coté cyberpunk propre à l’univers de Gunnm. On y retrouvera même du Mad Max Fury Road ( sur lequel il avait déjà travaillé ). Mention spéciale pour les morceaux “Motorball” rappelant clairement le film de Georges Miller et intelligemment transposé dans Alita. “Double Identity” nous transportera dans les polars des années 60 grâce à des astucieux jeux d’ombres et de lampadaire dans de petite ruelle sombre .
Finalement, Alita, qui respecte le produit d’origine, nous livre une genèse épique et profonde visuellement. Scénaristiquement, il faudra que le public laisse une chance à l’univers de Yukito Kishiro / Robert Rodriguez / James Cameron de s’étendre et de nous éblouir une fois de plus avec, je l’espère, une nouvelle saga, qui à seulement grattée la surface de son potentiel.

Blockbasterds
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le 7 mars 2019

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