Cinq ans après Prometheus, excellent prequel à Alien qui proposait des thématiques intéressantes et inédites, Ridley Scott nous offre une suite bienvenue qui tentera d'élucider les questions laissées en suspens du précédent film tout en continuant de faire le lien avec la saga qu'il engendra. Malheureusement, Scott s'est fourvoyé dans une aventure spatiale ratée et prévisible.


Alors que l'on espérait une suite à Prometheus dévoilant comment nos survivants allaient rencontrer leurs créateurs (pour rappel, c'était le cliffhanger/teasing du film), Covenant en fait limite table rase et s'intéresse à un nouvel équipage, ne faisant le lien avec le précédent film que rapidement et de manière plutôt décevante. Nouvel équipage égal nouvelle intrigue capillotractée faisant office de remake au premier Alien, Scott et ses nouveaux scénaristes ne modifiant que quelques éléments pour proposer une nouvelle réflexion philosophique ennuyeuse à défaut d'être intéressante. Se penchant toujours sur la création et ses dangers, Scott rate le lien avec sa propre saga et s'aventure dans des terres philosophico-symboliques hasardeuses et mal amenées.


Nous faisons ainsi face à un ennuyeux long-métrage qui peine à démarrer, peuplé de (beaucoup) personnages peu attachants et garni de séquences horrifiques mal torchées, dénuées de tout suspense et expédiées à la va-vite pour l'amateur de gore qui tâche. Le scénario n'est qu'une pâle copie du film précédent qui finit comme un mauvais Alien ou plutôt une parodie d'Alien, comme si Scott n'en avait saisi que le côté slasher auquel il aurait rajouté maladroitement des séquences bavardes inappropriées, tuant un rythme déjà peu soutenu. Au programme : des facehuggers (pour le fan-service), des meurtres gore (pour le fan-service), des scènes d'action illisibles et des rebondissements téléphonés, le tout saupoudré de thématiques religieuses poussives et sans réelle innovation.


On a bien du mal à concevoir que c'est le créateur de la saga qui est aux commandes tant le film ne ressemble qu'à un DTV luxurieux sans âme dont seuls les somptueux décors feront mouche. Décevant en quasi-tout point, Alien: Covenant s'avère probablement être le plus mauvais film de la saga.

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le 1 avr. 2019

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