Asperge le mytho
Le dédale nous égare : Ridley Scott, en retournant à ses premiers amours, ne nous en facilite pas nécessairement l’accès : retour du monstre, suite de son prequel, quête des origines, récit fondateur...
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Notre espèce était-elle préalablement destinée ? Dieu a-t-il façonné l’homme à son image ou bien sommes-nous le fruit du hasard ? Prometheus avait soulevé le pavé de la procréation humaine, un Ingénieur combinant son ADN à un autre d’où naquit toute l’humanité, soit vraisemblablement le résultat d’une dégénération génétique et de son évolution dans le temps. De la même façon, la conclusion laissait à supposer que le Xénomorphe n’était pas né différemment de notre espèce et que nous constituions le chaînant manquant de cette découverte. L’introduction est teinté de la même mélancolie que son prédécesseur ainsi que du même questionnement qui fait également écho à la perte du frère de son réalisateur Ridley Scott, qui s’interroge sur l’après et sur le (non) sens de notre vie avec une certaine forme d’âpreté.
Avec comme mission de paver l’humanité au sein d’une nouvelle planète à coloniser, l’équipage du vaisseau Covenant sort de son sommeil crygogénique après avoir capté un signal extra-terrestre sur une planète inconnue, un paradis perdu pouvant servir de terrain fertile à ce projet d’implantation. Mais les lieux semblent déjà avoir été habités par une ancienne civilisation, dont le dernier témoin et bourreau de leur extinction n’est autre que David, l’androïde de l’expédition Prometheus. Un membre de la mission se retrouve contaminé par une spore extra-terrestre et soudain pris de violentes convulsions avant d’enfanter d’un xénomorphe belliqueux. Un sentiment de déjà vu parcourt ce nouveau récit dont le pitch est calqué sur l’original, Ridley Scott semble avoir reçu les doléances des fans en s’éloignant ouvertement du ton de la saga, l’occasion pour lui de rectifier l’assaisonnement en inscrivant cette suite directe de l’épisode 0 dans le même moule, pour ne pas dire le même ADN, tout en faisant de David le véritable aliéné de ce nouvel opus qui tente de poursuivre sa quête de démiurge et d’Ange destructeur.
S’en dégage un contraste saisissant, avec cette volonté propre de satisfaire le public en répondant au traditionnel cahier des charges d’un huit clos sous haute tension entre les colons et leurs progénitures non désirés et une cruauté farouche de vouloir les massacrer de manière impitoyable dans un jeu de prédation auquel David plus misanthrope que jamais cherchera à porter le coup de grâce. A tel point que Ridley Scott semble s’être rangé du côté de ses créatures et de son antagoniste, véritable pièce maîtresse de cette nouvelle saga et duquel se dégage une réelle source d’empathie dans son récit, et ses échanges avec son semblable plus « évolué ». Alors certes, Alien Covenant ne révolutionne peut-être pas la saga comme a pu tenter de le faire son prédécesseur, mais sous ses atours de série B hargneuse se dessine un propos bien plus profond qu’il n’y paraît, auquel la conclusion machiavélique vient apporter une délicieuse pointe de nihilisme.
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Créée
le 26 mars 2023
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