Un cris d’alerte sur l’oppression de l’identité Palestinienne

Nous sommes devant un film politique d'une puissante portée. Pour pleinement apprécier ses nuances, il est essentiel de poser les bases de compréhension. L'intrigue se déploie au cœur de deux commémorations cruciales chez les Israéliens et les Palestiniens, dont la vision est opposée : celle de l'indépendance d'Israël en 1948, et les jours précédant la Nakba, connue sous le terme arabe de « la catastrophe ». Ce jour de commémoration empreint de deuil pour les Palestiniens rappelle la période entre 1947 et 1949, où environ 800 000 Palestiniens furent déplacés de leurs terres par les forces israéliennes. Alors que du côté Israélien, il s’agit d’une fête.


Le réalisateur Firas Khoury partage les méandres de sa jeunesse marquée par l'étouffante oppression vécue par les Palestiniens. Le film expose cette réalité où l'identité se trouve entravée, car le peuple est privé de revendication. Alors qu’à l’origine, Tamer est désintéressé des sphères politiques, nous sommes témoin de sa lente prise de conscience, une transformation intéressante qui s'amorce. L'histoire révèle un éventail de personnages représentatif des degrés de conscience du peuple, certains profondément engagés, d'autres indifférents. Les enjeux se dessinent nettement : d'un côté, la lutte ardente pour la patrie, de l'autre, le choix de mener une vie discrète. Cette dualité confère une profondeur émotionnelle au film. L'oppression croissante imposée par les Israéliens est palpable tout au long du récit. Au fur et à mesure que Tamer ouvre les yeux sur le monde qui l'entoure, les injustices s'imposent à lui avec une intensité grandissante.


La performance de l'acteur Mahmood Bakri se distingue remarquablement. Son interprétation subtile permet de ressentir avec profondeur son éveil face à la situation tumultueuse qui prévaut. De même, Sereen Khass apporte une énergie éblouissante à son rôle. Sa présence à l'écran est électrisante. La relation entre eux sert de pivot au récit. Cependant, le film mise un peu trop dessus ce qui n’était pas forcément utile.


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le 1 sept. 2023

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