After School Midnighters reste à ce jour le seul et unique long métrage de Hitoshi Takekiyo , ce qui renforce encore un peu l'aspect ovni de ce petit film d'animation complétement dingue. Trépidant jusqu'à en devenir parfois épuisant, le film de Takekiyo est une comédie et une fable fantastique qui mettra à rude épreuve votre hémisphère gauche condamné par avance à renoncer à toute logique. Une sorte de film tourbillon qui fatiguera celles et ceux qui souhaitent s'accrocher au sol en s'agrippant aux planches de la raison et qui emportera dans sa folie celles et ceux qui voudront bien s'y abandonner complétement.


Difficile de résumer ou faire le pitch de After School Midnighters, le film raconte en gros l'histoire de trois fillettes invitées pour une fête nocturne par un mannequin anatomique écorché de cours de science qui souhaite en réalité se venger des trois gamines qui l'ont maquillé outrageusement dans la journée. Avec l'aide Goth son ami squelette, Kunstilijik l'écorché va alors se servir des trois petites filles pour affronter différents esprits qui hantent l'école afin de récupérer trois médailles qui permettent au final de faire un vœux qui pourrait sauver la classe de science vouée à la destruction.


After School Midnighters a pour cadre une immense bâtisse gothique qui fait office de collège, lycée ou université avec en son sein différentes salles de classes dont certaines semblent hantées par les esprits de légendes urbaines savamment entretenues par le blog de Kunstilijik lui même (le mannequin anatomique). C'est dans cet endroit assez improbable que se retrouvent seules et sans autres explications trois gamines légèrement peste d'école maternelle qui vont dans un premier temps saccager la salle de science et outrager Kunstilijik en le maquillant comme une vulgaire poupée et en lui dessinant entre autres graffitis une tête d'éléphant sur l'entre jambe. Sans plus de logique les trois gamines reviendront ensuite en pleine nuit sur invitation pour participer à l'After School Midnighters. Le film adopte alors un schéma et une presque "logique" de jeu vidéo dans lequel les trois pestes devront affronter différentes épreuves et vaincre des boss afin de récupérer des récompenses. Dans cet immense foutoir pétaradant et coloré d'action, de comédie et de fantastique tirant occasionnellement vers la comédie musicale on croisera un homme poisson, des lapins mafiosos à moitié décharnés, un squelette à moustache, des esprits sœurs d'intelligence artificielle, des chauves souris mécaniques, des araignées, une machine à remonter le temps, une mouche diabolique et quelques compositeurs tels que Bach Mozart ou Beethoven dont les portraits sur d'immenses toiles reprennent vie. Le rythme, la mise en scène hyper dynamique conjugué à la folie de son histoire pourront rebuter plus d'un spectateur mais le film de Hitoshi Takekiyo mérite vraiment qu'on s'y abandonne.


Les personnages sont plutôt cools et amusants à l'image du mannequin Kunstilijik surnommé l'homme tout nu par les fillettes qui passe une grande partie du film à se cogner, se mettre en pièce, perdre des morceaux, chercher son œil et parfois jouer du nunchaku avec ses intestins. Les trois gamines ont des caractères bien trempés avec une petite pétasse blonde très peste, une gothique digne de figurer parmi la famille Addams et un véritable moulin à paroles ultra énergique et bondissante. Le film est plutôt drôle et certaines séquences m'auront bien fait rire notamment lorsque la plus ingénue et volubile des fillettes perd dans ses raisonnements d'enfant deux sœurs et sorcières croyant détenir tout le savoir de la salle informatique et qui finissent par ne plus rien piger au récit de la gamine. Le récit part souvent à droite et à gauche en dépit du bon sens mais l'univers entre Tim Burton, Zombillénium et La Famille Addams qui rend en plus un hommage appuyé aux monstres d'Universal permet de passer un moment fort sympathique . Techniquement et visuellement le film est loin d'être exempt de reproches et de réserves ; les textures manquent de finesse, les décors de détails et graphiquement on a déjà vu bien plus beau sur un écran. Toutefois le film ne propose rien de honteux ni d'indigne non plus et l'univers très graphique et coloré entre bande dessiné et jeu vidéo tient suffisamment la route pour passer un bon moment.


After School Midnighters n'est certainement pas le plus brillant représentant de l'animation japonaise mais Hitoshi Takekiyo semble être un joyeux cancre turbulent et sympathique avec lequel on prend plaisir à faire n'importe quoi.

freddyK
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le 17 janv. 2022

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