Vraiment un bon polar américain, tourné au virage des années 80 et 90 - une période que j'apprécie beaucoup en terme d'ambiance et d'esthétique, contrairement à certains.
L'intrigue d'"Internal affairs" ne casse pas trois pattes à un canard, c'est classique et efficace mais pas d'une grande originalité ni d'une folle complexité.
Non, c'est surtout le face à face entre Richard Gere (excellent dans le registre du cynisme à la cool) et Andy Garcia (très bon en bureaucrate rigide, pour qui tout est forcément noir ou blanc) qui porte le film. On assiste à un passionnant jeu du chat et de la souris entre deux personnalités moins éloignées qu'il n'y paraît, et celui qui a le plus à perdre n'est pas forcément celui qu'on croit.
La mise en scène de Mike Figgis souligne bien cette tension psychologique, et les nombreux seconds rôles apportent chacun leur pierre à l'édifice (Laurie Metcalf, William Baldwin, Nancy Travis, Annabella Sciorra...).
On regrettera en revanche quelques effets un peu datés, et surtout un dénouement un brin convenu, pas franchement à la hauteur de ce qui a précédé.