Dans un vieux bistrot Parisien suranné, une bande d'artistes de tous les bords, têtes pensantes du milieu culturel parisien, se réunissent entre "potes" à déjeuner. Ils sont aussi tous membres d'une association ou groupe ayant pour but le mécénat d'un vieil acteur japonais nommé Yoshi, qui s'engage chaque année à ne rien produire.
Benoît (l'acteur que l'on connait) est invité à ce déjeuner, enfin le crois-t-il, et les choses ne se déroulent pas comme prévu.
Baer nous propose un huit-clos complètement déstructuré mais assez touchant qui finalement aborde beacoup de thèmes différents lors de petites scénettes prises, semble-t-il, sur le vif avec des acteurs en roue libre. Il sera question de l'amitié bien sûr et de la vieillesse, avec cette bande de potes dont la plupart son septa ou octogénaires. C'est aussi un film sur le milieu des artistes, les connivences, les jalousies. C'est drôle (parfois on rit jaune), tendre, amère, joyeux, moqueur, cruel, pathétique. On sent que Baer aime jouer avec ses personnages, nous les montrer sous tous les angles mais par petites touches, de ci de là. De ce bouquet garnis d'émotions en tout genre, on en ressort décontenancé, troublé, pas sûr que la comédie et le rire l'emporte, plutôt une forme de mélancolie et de pessimisme léger.
On pourra reprocher un manque de structure, de liant, des personnages mis sur le carreaux et qui le resteront, des séquences un peu lourdes sans doute pour accentuer le pathétisme de certaines situations mais c'est un peu lourdingue parfois et c'est un genre d'humour qui ne fonctionne pas sur moi. Heureusement, tout cela est bien mené, sans scénario ni direction certes mais avec une brochette d'acteur tenue par leur talent brute, leur vivacité et leur alchimie naturelle.
Notons aussi que c'est un film écrit pendant le Covid, réalisé en 16 jours, d'où ce côté foutraque, pris sur le vif, cette envie de se réunir entre "potes" afin que les pires aspects, facettes de chacun ressurgissent.