Forspoken
4.6
Forspoken

Jeu de Luminous Productions, Amy Hennig et Square Enix (2023PlayStation 5)

Un torrent de merde pour un jeu fort honnête

Forspoken, c'est le petit jeu qui se pointe et qui reçoit un seau de merde sur la tronche alors qu'il pête pas plus haut que son derrière, qu'il ne ratisse rien.


Woke qu'on dit, vide, une purge, j'entends tout et surtout de la bouche de personne qui aiment les jeux ultra-génériques, sans âme réelle, sans grand intérêt ludiquement parlant.


Déjà parlons du wokisme car je me suis aussi emporté sur God of War R à ce sujet. Mais là, dans Forspoken, le wokisme, c'est quoi ? Le jeu se base sur aucune culture, civilisation, religion, il invente totalement son univers, donc voir des personnages de différentes couleurs, origines, ça me choque moins que de voir un dieu nordique aux traits africains. Alors où se cache le wokisme ??, dans le fait que l'héroïne est métisse ? Un peu maigre comme argument, surtout que le personnage est une new-yorkaise...Il n'y a pas de wokisme criard et même si l'on sent une influence ou une volonté de brosser tous les lobbies actuels dans le sens du poil, c'est jamais gras, mal amené. Il y a un féminisme flagrant dans le jeu qui ne met en avant quasi que des personnages féminins, mais tout est expliqué, cohérent, plaisant même, car ça change. Il n'y a aucun message anti-homme. Seulement, dans le monde d'Athia, des femmes sont au pouvoir et elles sont corrompues. On a bien aussi le conseiller d'Athia dont le seul membre antipathique est un mâle blanc (hétéro on ne sait pas) à la tronche d'inquisiteur...pas hyper subtile, mais pas de quoi se scandaliser non plus, d'autant que les autres personnages nuancent le propos.


Embrayons du côté du scénario donc, le jeu bénéficie d'un vrai travail de fond à ce niveau car même si de prime abord le jeu reste très classique dans sa construction (on va dans le monde d'un boss, on tue le boss et on explore un autre monde, etc), il y a tout un tas de petites choses annexes à découvrir qui enrichissent considérablement l'univers comme des notes, des archives, qui si l'on aime ce procédé très FromSoftwarien (Forspoken est évidemment moins mature), fait plaisir à découvrir, nous permettant d'en apprendre plus sur les personnages du jeu, les régions et leurs habitants, leurs us et coutumes..


Pour les plus faignants d'entre nous, vous aurez, juste en explorant le monde, accès un monde vide certes mais totalement fascinant, avec son architecture singulières, ses paysages à couper le souffle (des panoramas superbes) qui gardera une part de mystère, très plaisant à une époque où tout t'est expliqué, prémâché.


Résumé : Frey est une jeune orpheline new-yorkaise qui s'apprête à fêter ses 21 ans. Elle est seule, son casier judiciaire est rempli de délits mineurs et elle est quasiment à la rue. Elle a pour seul réconfort et compagnie Homère son chat et son livre "Alice au pays des merveilles".

Un jour, alors que son taudis a cramé suite à une altercation avec un gang, elle tombe sur un bracelet magique parlant qui l'entraîne dans un monde Fantastique nommé Athia. Là-bas, elle découvre un endroit désolé, rongé par une brume qui transforment les humains et animaux en monstre. Cette brume est aussi responsable de la corruption des Tantaas, gouvernantes des 4 royaumes d'Athia. Frey qui grâce au bracelet, dispose de pouvoirs magiques sera chargé de retrouver et d'éliminer les Tantaas.


J'ajouterais aussi que le scénario va droit au but, ne traine pas, en ligne droite, le jeu peut se boucler en 15h environ. Le jeu est donc parfaitement conscient de ce qu'il est, pas tout à fait un RPG pour s'étendre sur des dizaines d'heures, en tout cas pas du côté du scénario.

Le coeur du jeu n'est donc pas son histoire et ses personnages qui demeurent assez attachants, mais alors, c'est quoi l'intérêt de ce jeu alors, si on entend pas blablater pendant des heures les protagonistes dans des cinématiques interminables ?? Si je dois reformuler ça ferait :

C'est quoi l'intérêt de jouer à un jeu-vidéo si y'a pas 50 000 quêtes annexes ultra bavardes qui nous expliquent, exposent, surexposent son univers pendant 150 heures à coup de cinématiques jouables ou de couloirs ??

(vous avez 4 heures)


Vous séchez ? Allez, je vous mets sur la voie, Jeu vidéo, Jeu, Ludique, Video-Ludique, à tient ça me fait penser à un truc qui commence par G...comme Game (jeu en anglais) Gamepl...Gameplay, mais oui c'est ça !!!


Le Gameplay de Forspoken, sans révolutionner quoi que ce soit est très addictif. L'héroine, Frey est une magicienne qui utilisera la magie élémentaire à la fois pour les combats, mais aussi dans ses déplacements (Le Parkour), ce qui lui permettera d'exécuter des mouvements défiants les lois de la gravité et les capacités humaines. On se croirait dans Prototype ou Infamous en mieux. Elle peut courir trèees vite, sauter trèees haut, tomber de haut également, se téléporter, bref, de quoi s'éclater à parcourir les environnements d'Athia qui vous demanderont d'utiliser toutes vos capacités, parfois même à la limite du casse-tête pour atteindre vos objectifs. C'est nerveux, précis, satisfaisant, un réel sentiment de puissance vous submerge quand vous vous élancez dans les terres désolées du royaume à la recherche de divers détours (objectifs simple comme nettoyer une zone, récupérer un objet, explorer un donjon etc).


Les combats ne sont pas en reste avec un panel de sorts offensifs et défensifs impressionnants (4 arborescences pour 4 pouvoirs différents). Vous pourrez vous battre à distance, au corps à corps, dans les airs, invoquer des familiers, lancer des pièges et autres projectiles, C'est d'une richesse monstre (trop même) et surtout très bien mis en scène, les effets de feu, d'eau, de terre sont très bien rendus et les sensations manettes en mains sont super plaisantes. Certaines commandes cependant, répondent difficilement, comme le grappin de feu que j'ai trouvé assez étrange avec une faible portée, et surtout qui marche un coup sur deux. Certains sorts paraitront assez inutiles au point de ne jamais s'en servir, sans parler de la supériorité flagrante des magies de terre de Frey par rapport aux autres, heureusement que le jeu inclu un système de faiblesse chez les adversaires car sinon j'aurais toujours utilisé les deux mêmes techniques.

Dans sa composantes RPG, Forspoken est assez basique, vous aurez en tout et pour tout qu'un seul consommable, les potions qui restaureront partiellement votre santé et il faudra compter sur les sorts pour d'autres effets jouant sur l'endurance et les altérations d'état.


L'équipement sera présent avec les capes, colliers et vernis à ongles, de différentes espèces, qui ajouteront des effets à votre personnage et un gain de défense, vie, magie, non négligeables.

Rien de révolutionnaire non plus, mais c'est là et ça fait le taff, sachant qu'il est possible d'augmenter les stats de ces équipements avec différentes ressources chopés dans le monde ou sur les ennemis, et que chaque pièce peut être montée au maximum, permettant de se baser sur le skin, une fois l'objet augmenté à fond.


Alors qu'est-ce qui ne va pas au royaume de Forspoken qui semble pour certains, aussi corrompus que la brume qui recouvre le royaume d'Athia ?


Et bien je l'ignore, on a à faire à un jeu riche, fun à jouer, avec une superbe Bande-Son et de superbes environnements en termes de recherche artistique, un jeu qui peut se boucler rapidement si l'on ne veut pas s'embêter avec le contenu annexe vide de scénario (mais surtout pas vide d'intérêt) mais qui est tellement fun et addictif à jouer que personnellement je ne me lasse pas de récupérer un sort par-ci, une cape ou un chat ailé par là...(les développeurs semblent obsédés par les chats...).


Vous l'aurez compris, ce jeu est l'antithèse de God of War Ragnarok, même s'il tente comme ce dernier de plaire à la bien-pensance en proposant un long panel de personnages féminins fort mais pas sans faiblesse. Le jeu se base sur son gameplay solide et permissif, c'est extrêmement plaisant de se balader à la recherche de tous les collectibles et ce même si le scénario est mis de côté afin de profiter au maximum de l'immersion et de l'appropriation de l'univers par le joueur. J'ajouterais aussi que pour les amateurs d'histoire, celle-ci est simple, encore une fois mais bien racontée, assez bien doublée (en anglais ou français) et que le duo entre Frey et son bracelet Krav est des plus réjouissant, avec un putain de retournement final.

Un post-game (procédé que j'adore) est présent avec des quêtes annexes inédites et la possibilité de vous confronter à des Abominations (boss monstrueux et assez coriaces) ou de refaire les anciens boss en respectant une limite de temps...De quoi s'amuser encore un peu pour ceux vraiment accros.

uther
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le 4 févr. 2023

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