Avec ‘Adieu Paris’, Edouard Baer signe un film un peu bâclé mais non dénué de charme.
Une bande d'amis d'un certain âge, grandes figures du milieu artistique parisien, se réunit tous les ans dans un grand restaurant, histoire de ne pas se perdre de vue. On verra entre autre un écrivain, un sculpteur, un chanteur, un philosophe, un directeur de théâtre, un acteur.
Le film est à l’image de l’acteur-réalisateur : charmant, dandy et assez bavard. Ça n’arrête pas de parler, de tout : d’amour, de culture, de Paris. Tout cela n’est que tchatche et ça n’est pas désagréable et même très plaisant. Cela fait penser à de l’assez bon Pascal Thomas. C’est un film de dialogue. Et j’aime les films de dialogue comme ‘Ma nuit chez Maud’ (toutes proportions gardées, bien sûr).
Malheureusement, ça n’est pas d’une excellente facture. Le film donne l’impression d’être au mieux cheap, au pire torché. Il s’agit d’une suite de scénettes, de sketches pas très bien agencées. Cela fait très vieillot, et on pense à du théâtre de boulevard un peu ringard. On peut reprocher à Baer d’avoir écrit son scénario par-dessus la jambe. Le côté je-m’en-foutiste peut être plaisant mais là, dans ce film où les dialogues sont primordiaux, on aurait aimé que le scénario soit plus travaillé pour effacer le côté trop théâtral. En revanche, on sent à la vision du film que les acteurs ont pris un certain plaisir à jouer ensemble et c’est relativement jouissif.
Question casting, Edouard Baer réunit des pointures : Pierre Arditi, Bernard Le Coq, Benoît Poelvoorde, François Damiens, Bernard Murat, Isabelle Nanty, Gérard Depardieu. Bref, du bien beau monde. Pourtant les interprétations sont inégales. Benoit Poelvoorde et François Damiens sont très bien et assez émouvant. Bernard Le Coq est royal. Mais j’ai personnellement trouvé Pierre Arditi exécrablement mauvais, comme dans ‘Les choses humaines’ d’Yvan Attal. Quand à Gérard Depardieu, la plus grande star du casting, qui n’a que quelques scènes, ne se rendra pas au restaurant (une des bonnes idées du film).
J’ai donc passé un assez bon moment, peut-être parce que j’apprécie la personnalité d’Edouard Baer, tout en pensant qu’Edouard Baer aurait pu se donner un peu plus de mal. Mais je dois prévenir que les spectateurs allergiques à Baer, au dandysme ou au parisianisme peuvent s’abstenir !