Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers:
derrière chaque pot-au-feu, se cache un carnage et derrière la vieillesse, un naufrage
Adieu Paris, au revoir la poésie, ciao la fantaisie. Le réal signe un film de potes sans absurde mais avec beaucoup de sulfites. Le genre fonctionne comme un repas de potes : nul besoin d’un menu raffiné ou d’un récit sophistiqué pour passer un excellent moment.
L’argument est mince, les dialogues pas vraiment ciselés, les situations approximatives, les scènes fragmentées, le scénario foutraque. Osef ! L’essentiel : l’énergie et l’envie sont là, dans les visages en gros plans, dans la vivacité des yeux de comédiens qui s’en donnent à cœur joie, conscients que le temps passe. Mais le film refuse toute nostalgie. Il est tour à tour vraiment drôle, faussement léger, cruellement amer, parfois sinistre mais toujours tendre avec ses personnages. Ils sont vieux, ils sont beaux !
Le film rappelle aussi la grande bouffe, en moins théorique, en plus sympathique et en plus méta. Avec le recul, Adieu Paris s’avère beaucoup plus déchirant.
Evidemment, ça cabotine sec. Mais c’était un peu le but, non ? C’est aussi pour cela qu’on aime cette brochette d’acteur.e.s.