Il faut bien l'avouer : il y a comme un air de déjà vu dans le premier long-métrage de Corrado Ceron, Acqua e anice. Ce road movie en Émilie-Romagne emprunte des routes souvent fréquentées au cinéma : un voyage, qui pourrait être le dernier, comme un pèlerinage, ici pour une ancienne chanteuse de variétés locale, à la vieillesse très impertinente, flanquée d'une jeune fille, qui fait office de conductrice, et qui tranche par son manque de personnalité avec sa patronne provisoire. Oui, l'on devine à l'avance comment l'animosité et la méfiance de départ vont se transformer en connivence et plus, si affinités. Reste qu'on ne s'attend tout de même pas au twist final, assez audacieux et très chargé en émotion, qui fait reconsidérer l'ensemble du film à l'aune de cet élément bouleversant. Autre atout de Acqua e anice mais là, c'est tout sauf une surprise, la formidable prestation de Stefania Sandrelli en vieille dame pas si indigne qui ne laisse personne indifférent. A côté d'elle, les autres protagonistes du film ont bien du mal à exister mais cela n'a que peu d'importance, eu égard retrouver l'interprète inoubliable de Nous nous sommes tant aimés, il y a déjà 50 ans. Le temps a passé et Stefania a si peu vieilli, en fin de compte.

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le 22 févr. 2024

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