Le Yéti magique de chez Dreamworks

Everest, nous voila !


Entre le mini changement du logo de la 20th Century Fox et maintenant cette horreur artistique choisie pour renouveler le logo Dreamworks, mes souvenirs continuent à en prendre un sale coup. Quoiqu’il en soit, après la découverte d’un nouveau logo tout pourri, nous débarquons en Chine et wouaw : la reconstitution de Shanghai, vous vous prenez une baffe visuelle alors que le film vient à peine de commencer. Je reconnais bien là les créateurs de « Dragon ».


Yi vit avec sa mère et sa grand-mère dans un appartement à Shanghai. La jeune fille, solitaire assumée au look très fashion et au sang d’acrobate coulant sans doute dans ses veines, n’est plus la même depuis la disparition de son père. Son père la rassurait, elle a perdue ses repères, elle c’est renfermée, elle a perdue son affection pour sa mère et sa grand-mère. Cumulant les petits boulots, elle veut réunir suffisamment d’argent pour faire un grand voyage en Everest. Regardez qui arrive à point nommé et lui permettra de réaliser son vœu tout en la faisant redevenir affectueuse envers les siens. Banco !


Une nuit, alors qu’elle joue du violon sur le toit de son immeuble où elle c’est aménagée un petit coin, Yi rencontre un bébé yéti tout doudou, apeuré, blessé après avoir fuit en début de film un centre d’expérimentation. La jeune fille va le protéger des scientifiques voulant remettre la main dessus, et, tout en le ramenant chez lui, découvrira son pouvoir caché.


Ne regardez plus les bandes annonces de films d’animation. Jamais plus. Ou si vous n’avez pas le choix, ne vous y fiez pas. Même rengaine à chaque fois, elles ne reflètent pas l’esprit du film en question. Nouvelle preuve en est en visionnant Abominable. Abominable est d’un gout artistique exquis, truffé de bonnes idées visuelles discrètes pour certaines (la zoologiste et sa gerboise albinos toujours sur son épaule où dans la poche de sa blouse, le corps disproportionné d’Everest le Yéti, la texture des vêtements/cheveux/poils de Yéti).


Vous allez vous attacher aux personnages principaux parce qu’ils ressemblent à ce que vous connaissez (le petit voisin hyper actif et son cousin chochotte, superficiel, toujours fourré sur son portable), aimer la mise en avant de la culture Chinoise moderne, et surtout, fondre devant l’aspect humaniste touche au plus profond de votre cœur. Dès lors, l’histoire fascine et qu’importe si elle nous rappelle d’autres œuvres passées.



Même si les choses deviennent vraiment difficiles, les carpes ne
renoncent jamais. Et nous, c’est pareil.



Yéti mignon tout plein ?! Vous avez dit Yéti mignon tout plein?!


J’ai été très sensible à l’animation et à la morphologie toute rondelette des personnages de ce film. Un petit air du court métrage Pixar « Bao » associé à la mise en scène et beauté des décors des « Nouveaux héros ». Je trouve en ce film des plans travaillés rappelant le premier Shrek. Abominable n’a pas l’intention de les copier. Il s’en inspire et créé son propre univers.


Et il est somptueux cet univers. Face aux décors, aux jeux d’ombre et de lumière, aux reflets d’eau, là où « Le voyage d’Arlo » se ramassait lamentablement, les personnages d’Abominable évoluent dans des paysages quasi photoréaliste se mariant superbement bien avec eux . Ce choix de palette de couleurs, cette ambiance, ces morceaux de violon, son coté humble, ce film respire la poésie chinoise.


L’humour y est plus subtil qu’il n’y parait, jamais forcé, jamais déjà vu, et question émotion, vous allez être servi. Quant à la morale et les diverses messages, ils inspirent la volonté d’aller dans la direction vers laquelle ils veulent nous emmener. Persévérer, aider l'autre, protéger les animaux, l'importance de faire le bien, surmonter un deuil et le dépasser en tirant du positif.


Je me suis retrouvé au même point que lors de mon visionnage de « Kubo l’armure magique ». J’ai fuis la sortie d’Abominable à cause de sa bande annonce me vendant un film d’animation simpliste pour enfant. Sur la forme, ça parait simple, sur le fond, pas tant que ça. Tu t’attends à un animé pour gosses, tu te retrouves avec une œuvre aux propos bien plus matures qu’ils n’y paraissent. Le mot d’ordre du film est le « lâcher prise », le groupe Coldplay s’y connait dans ce domaine et s’invite au voyage, ce qui accentue encore plus le sentiment de liberté. D’un voyage ludique et aventureux, Abominable emprunte la poésie des studios Ghibli. Vous comprendrez pourquoi.



Everest. Tu es de loin la créature la plus extraordinaire que je
connaisse. Et c’est pour ça que le reste du monde ne doit jamais
savoir que tu existes. Il ne saurait pas t’apprécier.



Au final, une baffe visuelle, des musiques à vous donner la chair de poule, une héroïne touchante à laquelle on s’identifie et un yéti à câliner, parviennent à masquer le scénario simple d’Abominable bien en dessous de « Dragon ». Toutefois, Abominable sait aussi se montrer imprévisible à coup de retournements de situation. Bon, il utilise cette carte avec 1heure de retard mais il l’utilise. Placé sous les signes de la liberté, la paix, l’amitié, la remise en question, la tendresse, la générosité, la bonté d’âme, cette œuvre est une douche imaginaire où l’on en sort nettoyé positivement de l’intérieur. Une belle leçon de vie. Dreamworks en est capable ?! Oui.

Jay77
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le 3 avr. 2020

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