Un manque de finesse abominable

Dreamworks toujours dans le mal de la créativité avec ce film réussi, mais pas du tout étonnant. Avant toute chose, il y a une impression que je tiens à signaler, cet étonnant sentiment de déjà vu que l'on retrouve en visionnant les productions Dreamworks. En effet, leurs films ressemblent presque tout le temps à d'autres films d'autres studios. C'est un peu énervant. Ce sont des suspicions de plagiat, car ce n’est pas la première fois que Dreamworks produit un film qui ressemble à un autre qui a été produit peu de temps avant (ou en même temps), et on aura du mal à parler de coïncidences tant les exemples sont légions : pour ne citer que les plus évidents, « Fourmiz » contre « 1001 Pattes » de Pixar, « Gang de requins » contre « Nemo » de Pixar, « Madagascar » contre « The Wild » de Disney, et maintenant cette « Abominable » qui ressemble dans la forme et le contexte à « Yéti & compagnie » de la Warner. Ça commence à faire beaucoup trop de similitudes et on ne peut que se poser des questions. Par ailleurs, il faut souvent admettre que dans la plus grande majorité des cas, les productions Dreamworks sont beaucoup moins inspirées que les versions des studios concurrents, comme si finalement le seul talent du studio était dans la récup. Cependant, comme il ne s’agit que de suppositions, je ferais abstraction de mes préjugés et évaluerais cette œuvre comme l’objet de divertissement originale qu’il est, en essayant d’éviter les comparaisons au film de la Warner (que j’ai davantage apprécié).

« Abominable » raconte l’histoire d’une jeune fille qui rencontre un yéti persécuté, elle l’aidera à retourner chez lui, au sommet de l’Himalaya. Si l’intrigue n’est pas des plus captivante et des plus inspirées, elle est surtout déjà vu et revue. Le défaut n’est rien en comparaison du déroulement de l’histoire, qui ne bénéficie que d’une seule et simple lecture, et qui aura tendance à ennuyer les adultes. Pour autant, l’œuvre bénéficie de qualités visuelles réussies, avec des effets merveilleux (je pense notamment aux vagues dans la prairie, un tableau que j’ai déjà aperçu dans un des jeux Assassin’s Creed récemment sorti, mais bon… là aussi il peut s’agir de coïncidence, haha).

Les personnages sont visuellement réussis, mais leurs identités ne sont pas suffisamment approfondies. Il y a quelques maladresses et approximations dans le rythme et le montage. Le film n’est pas très captivant. Il y a aussi des ratés dans les rebondissements, et les révélations des intentions des personnages nous donnent parfois l’impression qu’ils sont schizophrènes en plus d’être parfaitement convenue, comment peut-on réussir un tel paradoxe ? En effet, celui qu’on croit être le méchant devient gentil, celle qu’on croit être la gentille devient cruelle et cupide, déjà que tout cela se devine assez simplement, les changements de personnalité sont aussi incroyablement ratés, à croire qu’il s’agit d’un transfert dans la direction de dernière minute. Les décors sont sympas, l’ambiance est facile, mais convenable, la musique est plaisante, mais pas remarquable.

Quoi que j’en dise, j’ai regardé ce film avec intérêt, même s’il ne m’a pas fasciné, j’ai passé un moment agréable, mais comme souvent avec Dreamworks, sans surprise.

https://www.cineanimation.fr/