Sara a 22 ans, un bébé sur les bras et vit d'emplois précaires, ne pouvant compter sur un compagnon avec lequel elle ne vit plus. Elle est, dans un style naturaliste que l'on connait par cœur, la sœur des héroïnes des frères Dardenne ou de Ken Loach. La hija de un ladron (La fille d'un voleur) est un film au titre trompeur puisque ce père, assez mystérieux, n'intervient qu'en de rares moments, alors qu'il aurait mérité de plus amples développements tellement son caractère et sa façon d'agir ont quelque chose de fascinant. Mais non, le film de Belén Lunes préfère s'attacher à cette mère courage aux traits encore juvéniles qui se bat pour assurer le quotidien. On a déjà vu cela, hélas, et avec davantage de panache. Dans ce genre d'exercice, on attend un peu l'étincelle, qui peut venir de la mise en scène ou de l'interprétation. Il faut reconnaître que Greta Fernandez est vraiment formidable dans le rôle principal et assure à elle seule une vraie dynamique dans un long-métrage qui n'arrive jamais à se détacher de son ton monocorde. Son vrai père dans la vie, Eduard Fernandez est aussi excellent en homme perdu, incapable de montrer son sens des responsabilités. C'est vrai que les scènes avec sa fille dégagent quelque chose mais elles sont trop rares pour que l'on ait matière à s'enthousiasmer. La justesse sociale est indéniable dans La hija de un ladron mais cela ne suffit pas à sortir le film d'une certaine banalité.

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le 20 oct. 2020

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