A mon seul désir raconte le parcours de femmes libres, et plutôt épanouies, dans le cadre d'un club de strip-tease ! Lucie Borleteau, la réalisatrice de Fidelio et de Chanson douce, a eu toutes les peines du monde à trouver des financements en France pour un film qui ne cherche ni à stigmatiser, ni à faire la morale, et ceci explique sans doute cela. Les scènes dites "trash" se trouvent dès le début du long-métrage, visiblement très documentées par la cinéaste et sa scénariste. C'est un film de femmes, derrière et devant la caméra, de celles qui mènent la bal et inversent le pouvoir, au contraire des préjugés de tout un chacun, qui n'y verrait qu'un spectacle pour voyeurs plus ou moins pervers. Et de fait, les a priori tombent assez vite devant des passages qui n'ont de choquant que le regard embarrassé que l'on pourrait leur porter (c'est un peu le cas dans les premières minutes). Les deux actrices principales, les très talentueuses et culottées Louise Chevillotte et Zita Hanrot ont apparemment eu les mêmes réticences devant les nombreuses scènes dénudées mais ont compris la bienveillance du projet et son absence de caractère glauque. A mon seul désir se transforme peu à peu en comédie romantique et perd une partie de son originalité mais tient parfaitement le cap des deux heures de projection, dans cette mise à nu troublante mais finalement joyeuse et qui changera vraisemblablement le regard de beaucoup sur cette drôle de profession (d'appoint pour la plupart de celles qui l'embrassent, pour un temps) d'effeuilleuse, comme on ne le dit heureusement plus, surtout avec cet air très masculin, teinté de mépris et de lubricité.

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le 26 mars 2023

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